Le livre qu’Oliver Hülden vient de consacrer aux fortifications archaïques du monde grec est un ouvrage imposant, comprenant 510 pages de texte, un tableau récapitulatif très clair de tous les sites traités et une bibliographie. L’illustration est constituée de 200 plans, dessins et photographies (un grand nombre d’entre ces dernières en couleurs) intégrés dans le texte, ce qui en facilite grandement la consultation. Les dimensions de l’ouvrage sont à l’échelle de son objectif : présenter une étude générale des fortifications construites dans l’ensemble du monde grec mais aussi dans deux régions d’Asie Mineure dont l’histoire a été étroitement mêlée à celle des Grecs, la Phrygie et la Lydie, le tout dans un arc chronologique s’étendant du Proto-géométrique au début du classicisme. Connu comme spécialiste de l’archéologie de la Lycie, O. Hülden a publié en 2006 une synthèse sur l’architecture funéraire de cette région[1] ainsi qu’une étude des nécropoles de Kyaneai. Le présent livre est le fruit d’un travail de longue haleine commencé dans les années 1990 par une étude du rempart d’Héraclée du Latmos qui a inauguré des années d’étude et fourni le point de départ d’une recherche systématique couronnée par une Habilitation (Munich 2016) : ce livre en est la version retravaillée.
L’ouvrage débute par une historiographie du sujet suivie d’un long développement méthodologique. Vient ensuite un imposant catalogue des sites (364 pages), enfin une synthèse de 83 pages. Le catalogue est, aux yeux de son auteur, un complément indispensable à la thèse de R. Frederiksen publiée en 2011[2], qui se limite à l’étude architecturale et ne tient pas assez compte des phénomènes historiques. La brièveté relative de la synthèse s’explique naturellement par le fait qu’elle renvoie au catalogue pour toutes les données matérielles prises en compte.
Le chapitre méthodologique détaille clairement l’approche plus large qu’O. Hülden a choisi de privilégier. Assurément, l’étude des murailles antiques se présente d’abord comme une enquête archéologique mais celle‑ci a souvent apporté des résultats d’une fiabilité variable : il est parfois difficile d’identifier les fortifications les plus anciennes en raison de leur caractère rudimentaire, de leur mauvais état de conservation et des risques de confusion avec des murs de terrasses. Certains murs sont construits à même le rocher et la fouille ne permet pas de les dater par la stratigraphie, or l’étude stylistique s’avère risquée, car elle peut être influencée par l’œil de l’observateur aussi bien que par des modes régionales. Aussi, sans écarter les critères précédents, O. Hülden fera aussi appel à d’autres moyens d’approche tout en étant conscient des limites de chacun d’entre eux. La présence des formes architecturales spéciales (tours, chemins de ronde) s’explique par les techniques militaires auxquelles elles répondent, mais leur datation est flottante. Les résultats des fouilles ne seront pris en compte que lorsqu’il s’agit de fouilles scientifiques (mais celles-ci sont parfois sujettes à l’erreur). Les événements historiques sont d’une importance cruciale mais, pour l’époque considérée, les textes font cruellement défaut et il faut se méfier des « analogies historiques » et des raisonnements rétrospectifs… Toutes ces précisions méthodologiques ont leur utilité mais sont développées de manière très détaillée. L’important reste évidemment de croiser tous les critères disponibles.
Le catalogue comprend 157 sites, commodément réunis par ordre alphabétique dans le tableau final qui en fournit les caractéristiques principales (mais ne renvoie pas aux pages où ils sont décrits, ce qui impose un détour par la table des matières). Les sites sont classés par grandes régions géographiques : Crète, îles de l’Égée centrale, Asie Mineure grecque (avec les îles proches mais à l’exclusion de l’hexapole dorienne), Asie Mineure indigène, Chypre, Sicile, Italie du Sud et Ouest méditerranéen y compris la Cyrénaïque, Grèce continentale, mer Noire. Dans chacune des régions, les sites sont classés par ordre alphabétique. La description qui en est faite est dépendante au moins autant de l’abondance des résultats de fouilles que de l’importance du site en termes de durée d’existence et d’extension spatiale, et elle est accompagnée d’un nombre limité d’illustrations empruntées aux publications ainsi que de quelques rares photos prises par l’auteur.
Dans l’ensemble, les descriptions sont claires mais assez brèves et incluent les éventuelles allusions des auteurs anciens à des événements militaires concernant le site ou la région. Dans beaucoup de cas, O. Hülden s’inscrit en désaccord avec les conclusions chronologiques des fouilleurs ou des études les plus récentes concernant un site. Quand c’est le cas, sa critique amène toujours à descendre la datation, que ce soit celle du premier état des fortifications ou celle des états successifs qu’elles ont connus. De ce fait, un nombre conséquent de sites se trouve exclu de l’étude, soit parce que les données qui les concernent sont trop incertaines (par ex. la plupart des sites de Troade), soit parce qu’O. Hülden est en désaccord avec l’interprétation des données : ainsi discute-t-il vigoureusement les analyses d’Ö. Özyiğit sur le tronçon de rempart de Phocée (Maltepe), celles de H. Kienast sur le rempart de Samos ou celles de H. Tréziny sur celui de Mégara Hyblaea.
Les objections qu’il émet sont souvent extrêmement pertinentes. Dans le cas de Samos, le rempart ouest présente une section précédée d’un fossé qui a été attribuée à la première phase, suivie d’une seconde qui aurait vu un tracé plus court en arrière du rempart ancien, ce qui est contraire à la logique : l’avancée du rempart avec son fossé est évidemment une extension. Pour Mégara Hyblaea, la critique acerbe des recherches de Tréziny est assez confuse. On admettra avec O. Hülden que l’existence de tours circulaires au VIe s. constituerait un unicum, cependant la succession des phases qu’il propose est élaborée à partir des données archéologiques mais aussi de données historiques plus difficiles à utiliser. De même, une discussion détaillée des résultats des fouilles de l’ancienne Smyrne débouche sur un bilan décevant, O. Hülden préférant ne pas tirer de conclusions précises de fouilles menées, comme on le sait, à différentes périodes par différents chercheurs. Cette prudence épistémologique est très louable, mais le lecteur n’est pas toujours enclin à suivre l’auteur dans ses conclusions : des problèmes aussi complexes ne peuvent être réglés en quelques paragraphes trop courts pour présenter toutes les données nécessaires. Car c’est bien le problème de ce catalogue : le format de l’ouvrage, pourtant généreux, et surtout le nombre important de sites ne permettent pas de fournir une description détaillée et encore moins tout l’argumentaire archéologique, si ce n’est sous une forme très résumée et donc insuffisante. Par exemple, dans le cas de Larissa sur l’Hermos, on suit assez bien l’auteur lorsqu’il propose de descendre la date des fortifications, dans le Ve siècle parce qu’il a recours à une argumentation très cohérente, à la fois historique et typologique, mais d’autres sites, notamment Leontinoi, présentent des problèmes extrêmement complexes qu’il est difficile de régler en quelques paragraphes qui ne laissent pas de place à une présentation de la stratigraphie ni des données céramologiques. La difficulté est aggravée par un certain manque d’iconographie (200 figures pour 157 sites) : il s’agit en effet plus d’illustrations au sens premier que d’une véritable documentation archéologique venant à l’appui de la description et du raisonnement, de sorte que le lecteur qui voudrait vérifier ces derniers devra immanquablement se référer aux publications de sites. Du reste, les illustrations fournies sont presque toujours empruntées aux publications, d’où un inévitable manque d’homogénéité qui ne favorise pas les comparaisons.
Un problème particulier est posé par les fortifications des sites indigènes d’Asie Mineure, Gordion, Sardes et quelques sites satellites de nature parfois mal définie, comme Kerkenes, ainsi que par celles de Chypre. La présence de ces sites dans un ouvrage sur les fortifications grecques est parfaitement justifiée en raison des interactions nombreuses et décisives que les royaumes de Phrygie et – encore plus – de Lydie ont eues avec les cités grecques de la côte micrasiatique. Les particularités de leurs fortifications, et le simple fait (si l’on peut dire) de leur existence et des interférences qu’ont exercées ces royaumes dans la vie des cités grecques ont eu des répercussions profondes et durables sur la vie de ces dernières, sur la morphologie de leurs remparts et sur l’existence même de ceux-ci. On ne peut que se féliciter qu’O. Hülden en ait abondamment traité mais on peut aussi se demander – critique sans gravité – si le classement adopté par son catalogue leur rend bien justice : n’aurait-il pas été plus clair de placer les fortifications indigènes, généralement plus anciennes que les grecques, avant celles-ci, du moins pour les lecteurs qui font une lecture cursive du catalogue ? Or, précisément, cette lecture cursive du catalogue paraît hautement recommandable parce qu’il aborde une grande quantité de problématiques en fonction des sites traités. Ces problématiques seront naturellement reprises dans les chapitres de synthèse, mais la lecture de ces derniers ne peut se concevoir sans une lecture préalable et complète du catalogue, car le lecteur qui se dispenserait d’elle serait astreint à un travail fastidieux et perturbant de va-et-vient entre la synthèse et les données du catalogue qui finirait par le lasser ou le perdre… Aussi, placer les sites indigènes d’Asie Mineure entre les sites de la côte micrasiatique et ceux de Méditerranée occidentale ne rend pas compte de leur antériorité chronologique ni de leur exemplarité à l’égard des sites grecs.
Le 3e chapitre, intitulé « analyse générale », est naturellement le plus riche et aussi le plus convaincant. Il aborde successivement toutes les questions concernant les fortifications : les divers types de fortifications (acropoles, remparts urbains, défenses portuaires, défense du territoire, refuges, fortifications provisoires) et leurs éléments constitutifs (murs, tours/bastions, portes, fossé et proteichisma, diateichisma), la conduite de la guerre avant l’époque classique ; les développements régionaux ; la diffusion de modèles ; coût, durée et procédure de construction ; fonctions militaires et autres. D’un point de vue général, cette synthèse s’avère « inconfortable » en raison de certaines caractéristiques relevées tout au long du catalogue : hétérogénéité des fortifications grecques, doutes sur leur chronologie, incertitudes des données. On conçoit que sur de telles bases, il soit difficile de fournir un tableau général cohérent et suffisamment inclusif pour rendre compte de tendances claires : difficulté inhérente au sujet…
Ce chapitre abonde en remarques importantes dont on citera quelques exemples. D’abord, il montre que le choix d’un lieu favorable à la défense était une priorité (notamment un promontoire) l’emportant sur la construction de défenses qui, souvent, n’est intervenue que dans un second temps. Il montre aussi que les acropoles, présentes dans beaucoup de villes mais certes pas dans toutes, n’étaient pas pensées par les Grecs comme des refuges défensifs mais plutôt comme des lieux de culte éminents (dans tous les sens du mot). On voit aussi que les villes atteignant une grande taille pouvaient ou non se doter d’un circuit de rempart sans qu’il y ait de règle claire (Milet versus Éphèse). Pour les ports, seul celui de Thasos présente un système défensif. Enfin il faut noter, malgré les incertitudes de la recherche, que les fortifications extra-urbaines destinées à assurer la défense d’un territoire n’apparaissent pas encore à l’époque archaïque (à l’exception du cas isolé et problématique de Phylla en Eubée). On a cherché à démontrer l’existence de sites satellites de grandes villes comme Phocée ou Clazomènes, mais sans conclusion sûre, alors que le cas est attesté en Occident au moins pour Syracuse (Akrai, Kasmenai, Camarine et Hélore) – bien que les fortifications n’y apparaissent pas avant l’époque classique avancée.
On touche ici à un point essentiel qui est le contexte humain : si, en Grèce continentale, la population est entièrement grecque, les villes d’Occident, elles, se sont installées dans des contextes indigènes où les sites satellites pouvaient être à la fois des points d’appui défensifs mais aussi des points de rencontre (exemples dans l’arrière-pays de Métaponte, Paestum, Massalia), même si le premier rôle semble le plus important. De l’ensemble de ces constats, O. Hülden conclut notamment qu’à l’époque archaïque la majorité de la population grecque vivait dans les centres urbains.
L’étude des procédés de construction primitifs démontre qu’ils sont peu originaux (levée de terre, palissade) mais mal attestés archéologiquement. La structure qui s’imposera le plus tôt consiste en un socle de moellons et une élévation en brique crue. Le bois, utilisé dans les fortifications en Phrygie et en Lydie, ne l’est pas par les Grecs. Le glacis, sans doute imité des Phrygiens, apparaît ponctuellement (Clazomènes, Thasos). Les murs construits entièrement en pierre sont rares à l’époque et se limitent à certaines îles (Zagora d’Andros ou Emporio de Chios). Enfin les tours (ou bastions, mais l’état de conservation permet rarement la distinction) apparaissent timidement à partir du milieu du VIe siècle, souvent à proximité des portes et sans ponctuer tout le circuit du rempart. Les portes, enfin, présentent une certaine variété (axiales, tangentielles). Les plus élaborées sont celles des sites phrygiens, lydiens et chypriotes (qui n’ont pas encore fait école chez les Grecs à l’époque archaïque).
En somme, les fortifications de l’époque archaïque ne présentent pas un développement linéaire, chaque cité semblant avoir élaboré son propre système avec les moyens dont elle disposait et en relation avec le caractère pacifique ou dangereux de son environnement humain et O. Hülden montre bien que c’est une illusion rétrospective que d’attribuer aux fortifications archaïques grecques une cohérence qu’elles n’ont jamais connue.
Les derniers chapitres du livre fournissent les clés permettant de comprendre le développement tardif et hétéroclite des fortifications grecques à l’époque géométrique et archaïque. Les régimes politiques des villes et de leurs adversaires potentiels jouent dans ces développements un rôle invisible mais essentiel comme on le voit clairement en Asie Mineure : les villes grecques de cette région, chacune avec son territoire, ont pour voisins successifs les royaumes de Phrygie, puis de Lydie, qui à plusieurs reprises vont les attaquer, à quoi il faut ajouter l’invasion cimmérienne et, finalement, la conquête perse. Elles doivent donc se doter très tôt de remparts, comme Milet, Clazomènes, Phocée, mais leur étude devra aussi tenir compte des changements de datation nombreux proposés par O. Hülden, en particulier pour des sites majeurs comme l’ancienne Smyrne : sa revue critique a en effet amené à abaisser substantiellement la chronologie de plusieurs sites. À juste titre, l’auteur développe l’idée que c’est la présence et l’intensité d’un danger extérieur qui provoquent la construction de fortifications. On peut ainsi confronter le cas des villes d’Asie Mineure à celles de Crète – pour ces dernières, O. Hülden, suivant N. Coutsinas, réfute l’existence de fortifications de l’Âge du fer (contre quel danger ?) – ou des îles de l’Égée, dans lesquelles on observe principalement des réutilisations de fortifications de l’Âge du bronze ou bien la construction de petites défenses, les unes et les autres pour les défendre contre la piraterie et non pour les assurer contre une réelle menace militaire. De même O. Hülden souligne que les villes grecques d’Occident n’ont été confrontées que tardivement au danger de véritables armées assiégeantes (les Phéniciens dans la 2e moitié du Ve siècle). La contre‑épreuve est apportée par la Grèce continentale où les fortifications apparaissent après l’époque archaïque, et O. Hülden souligne avec raison le cas de Sparte qui a assuré, comme chacun sait, sa protection pérenne par un rempart fait, non de pierres, mais de ses hommes.
Par conséquent, on constate dans l’ensemble du monde grec archaïque une grande diversité régionale, explicable par les contextes locaux, dans laquelle on soulignera par endroits la remarquable floraison de grandes entreprises de construction de remparts à partir du milieu du VIe siècle, floraison qui, dans le cas des villes d’Asie Mineure, peut s’expliquer par la menace perse (Smyrne restant une exception). Une autre idée intéressante apportée par l’auteur consiste à souligner le rôle de certains individus dans l’apparition de grands ouvrages : par exemple Polycrate ou Thémistocle, dans des circonstances différentes : le premier en l’absence de danger extérieur, le second pour contrer l’invasion perse. Mais on peut aussi détecter, ponctuellement, des influences étrangères : c’est ainsi que s’expliquerait le caractère remarquablement élaboré du rempart et de la porte nord de Paphos ou la présence des reliefs à figures divines dans les portes du rempart de Thasos.
Si les remparts sont une réponse aux menaces militaires extérieures, ils obéissent aussi à des logiques non militaires qu’O. Hülden étudie pour finir. D’abord, le rempart manifeste la prise de conscience collective d’une communauté citoyenne, il est donc – et cette observation est un acquis important – lié à l’apparition de la polis. Le rempart est, évidemment, doté d’une valeur symbolique qui découle elle-même de l’affirmation de la polis dont il manifeste la puissance. L’auteur souligne en effet, d’une part l’apparition tardive des remparts dans les régions de Grèce continentale peu ou pas concernées par l’apparition de la polis avant l’époque classique et installées dans un contexte relativement pacifique parce qu’homogène, d’autre part le fait que les remparts ne précèdent pas mais suivent la période de genèse de la ville et de son réseau viaire. Ce sont là des observations dont il faudra désormais tenir compte. Enfin, il faut admettre que la grande période de construction de remparts dans le monde grec se situera plus tard, à partir de la fin du IVe s., moment où se modifient les techniques de siège et aussi où apparaissent les monarchies hellénistiques…
L’étude des remparts de l’époque archaïque est certainement un des domaines de l’archéologie dans lesquels le recours à l’histoire s’avère à la fois indispensable et plein de risques : ce livre le montre abondamment et c’est un des grands mérites d’O. Hülden d’avoir su recourir à l’histoire de façon mesurée afin de ne pas tordre ou sur-interpréter les constats archéologiques mais, au contraire, de les recadrer et d’en tirer à la fois une datation raisonnable (souvent beaucoup plus basse que celle des publications de fouille) et une explication vraisemblable. La lecture de son livre donne parfois une impression de redondance mais elle est due à la prudence avec laquelle il avance et au souci de justifier pas à pas ses analyses et ses conclusions. Ironiquement, cette recherche aboutit au constat que les fortifications grecques de l’époque archaïque sont plus rares et plus tardives qu’une illusion répandue le laisse parfois penser.
On signalera pour finir deux « bricoles » : p. 286, Naxos de Sicile se trouve située sur la côte N-O de la Sicile et dans le tableau de la p. 517, Massalia se retrouve en Italie méridionale.
Jacques des Courtils, Université Bordeaux Montaigne, , UMR 5607 – Institut Ausonius
Publié dans le fascicule 1 tome 124, 2022, p. 254-258.
[1]. Gräber und Grabtypen im Bergland von Yavu (Zentrallykien). Studien zur antiken Grabkultur in Lykien, Bonn 2006.
[2]. Greek City Walls of the Archaic Period 900 – 480, Oxford 2011.