Le collectionneur C.-M. Fallani est à l’origine de l’angle de présentation de cette publication autour des représentations d’animaux sur les monnaies (de sa collection) et les gemmes (conservées au Musée d’Art et d’Histoire). Il s’inscrit ainsi dans la lignée de l’ouvrage de référence sur le sujet, publié il y a plus d’un siècle par F. Imhoof-Blumer et O. Keller[1].
Associé à M. Campagnolo, conservateur du Cabinet de numismatique de Genève, qui a harmonisé les textes des auteurs (J. Chamay, D. Decrouez et C. Weiß) et apporté sa propre contribution au texte, C.-M. Fallani a eu à dessein de s’éloigner de la rédaction d’un catalogue. Le présent volume ne traite « que » de 158 pièces (103 pierres gravées – dont seulement 3 camées – et 55 monnaies), étudiées sous l’angle de l’iconographie et de la zoologie, et classées par conséquent par embranchement et famille d’animaux.
Sans compter différents chapitres introductifs (préface, introduction, avertissement), l’ouvrage s’articule autour de deux parties principales : la première – davantage descriptive – s’attache, au travers d’une approche taxinomique des espèces illustrées notamment sur les pierres gravées et les monnaies, au rapport qu’avaient les Anciens aux animaux. La seconde partie, elle, se révèle une description analytique des illustrations, avec nomenclature des espèces étudiées, sources et références. Formant un complément indissociable à la première partie plus littéraire (celle-ci se trouvant allégée du poids des renvois et des notes de bas de page pour une lisibilité et une cohérence optimale du texte), elle y adjoint une dimension scientifique précieuse et indispensable.
Après le sommaire (p. 5-7), une préface de J.‑Y. Marin, directeur des Musées d’art et d’histoire de Genève (p. 9) et un bref commentaire de J.-S. Eggly, président de l’Association Hellas et Roma qui a participé à la publication de l’ouvrage (p. 11), la parole est donnée à C.‑M. Fallani sur le rôle du collectionneur (p. 13-15) : il fait ainsi l’historique de cette « passion dévorante » (p. 13), de Mithridate aux collections « plutôt documentaires qu’artistiques » (ibid.) de la Renaissance, où les monnaies s’ajoutent aux pierres gravées et aux médailles. Il revient par ailleurs sur l’usage qu’on fit des gemmes au Moyen‑Âge, les incorporant à la vaisselle liturgique notamment, en citant en particulier la châsse des Rois Mages du Dom de Cologne : or, aucune référence sur cet artefact n’est répertoriée dans la bibliographie – en particulier l’ouvrage de E. Zwierlein-Diehl[2]. C.-M. Fallani se penche en conclusion sur l’historiographie de la numismatique romaine républicaine (l’essentiel de sa collection en étant issu).
Enfin, M. Campagnolo se charge de l’introduction (p. 17-23) et d’un avertissement (p. 24-27). D’emblée, il place le choix éditorial de l’approche des animaux sous l’angle et la voix – souvent discordante (p. 17) – des sources antiques (courant zoophile ou vision « anthropocentrique »). Chez les Romains, d’ailleurs, ce paradoxe philosophique a une incidence notable sur leur perception du rôle des animaux, notamment en lien avec les jeux de l’arène (venationes) : d’où la nécessité pour les auteurs du livre d’avoir adjoint deux chapitres (XII et XIII), consacrés respectivement à la chasse et au cirque. Comme le reconnaît l’auteur, le « but du présent ouvrage » est de donner un aperçu des représentations animalières afin « d’appréhender la façon dont les Anciens percevaient les animaux ». Il s’agit bel et bien d’un « aperçu » : nonobstant le cheval, le faucon et le moustique, une soixantaine d’espèces seulement sont abordées. À l’exception du chat qui ne faisait pas partie du bestiaire gréco-romain (p. 204), elles sont toutefois représentatives de la faune de la Méditerranée antique. En conclusion de son introduction, M. Campagnolo évoque l’évolution bibliographique des œuvres consacrées aux animaux : Aristote et son Histoire des animaux au IVe s. av. J.‑C., l’œuvre monumentale de K. Gessner en 1551[3], les articles consacrés aux animaux dans la Real‑Encyclopädie de A.F. Pauly et G. Wissowa[4] ainsi que l’ouvrage d’O. Keller[5]qui, aujourd’hui, fait encore référence (ouvrages recensés en bibliographie).
Mais avant d’en venir au cœur du sujet, M. Campagnolo se fend d’un avertissement (p. 24-27). Il souligne le fait que seule une quarantaine d’espèces animales sont représentées sur les frappes monétaires républicaines, ce nombre ayant été augmenté « des animaux que les Grecs et les Romains tenaient à porter sur eux en effigie, en bague ou pendentif » (p. 24). Raison pour laquelle, d’une part, la proportion de gemmes est plus importante dans les illustrations que celle des monnaies ; et d’autre part, la représentation de certains animaux n’apparaît qu’exclusivement sur les pierres gravées (IV, 1-5 / p. 56-73 ; V / p. 86-89 ; XI / p. 324-329). L’auteur présente également la genèse et l’élaboration du présent ouvrage en rappelant – et en remerciant – le travail d’équipe et le rôle de « cheville ouvrière » du numismate du Musée d’art et d’histoire (ibid.) dans la mise au point et les choix éditoriaux qui ont amené à sa publication. Il loue également l’importance des trois co-auteurs, chacun apportant dans son domaine respectif (C. Weiß pour la glyptique, J. Chamay pour l’archéologie et l’histoire de l’art, D. Decrouez pour la zoologie) de la cohérence et de la pertinence à l’ensemble. Il s’étend aussi sur les spécificités scientifiques ayant déterminé la structure de l’œuvre (ordre de présentation des espèces, nomenclature, clés de lecture des abréviations, des numéros d’inventaire des collections et des signes de ponctuation, indications bibliographiques, ressources électroniques), ainsi que sur un bref lexique de certains termes qui sont indispensables à la compréhension de l’ouvrage.
Deux parties principales (p. 29-338 et p. 341-414), complémentaires, abordent le vif du sujet : la représentation des animaux sur les monnaies et les gemmes antiques (intailles et camées). Les chapitres s’y succèdent dans l’ordre de « classification phylogénétique » des êtres vivants. Chaque partie est subdivisée en treize chapitres : les mollusques (I) / les arthropodes – arachnides (II), crustacés (III) et insectes (IV) / les vertébrés – lissamphibiens (V), chéloniens (VI), squamates (VII), mammifères marins (VIII) et terrestres (IX), oiseaux (X) et poissons (XI) / pour finir par deux chapitres spécifiquement en lien avec une iconographie particulière, la chasse (XII) et le cirque (XIII). Toutefois, le classement au sein de chaque chapitre est aléatoirement complexe selon les espèces : chacun est scindé en autant de parties qu’il y a de familles (I 1-2 pour les mollusques, IX 1-12 pour les mammifères terrestres) et d’espèces au sein d’une même famille – au sein des oiseaux (X), on trouve les échassiers (X 2) dont la cigogne (X 2 i), la grue (X 2 ii), le héron et l’aigrette (X 2 iii).
Dès l’entame de la première partie (p. 29‑338), on se rend compte que la photographie prend le pas sur le commentaire – « avant les textes, il y a la poétique de l’image » (p. 20). En effet, chaque page explicative est placée en regard d’une illustration. Le texte ne s’y rapporte toutefois pas directement (il ne s’agit pas d’une description), mais se développe du point de vue des sources antiques, et de la perception qu’avaient les Anciens de l’animal traité – d’où la présence, dans le coin supérieur droit de chaque page se référant à une nouvelle espèce, d’une inspirante citation se rapportant à cette dernière. Le point de départ est souvent Aristote. Puis viennent ensuite les poètes, experts agricoles, historiens ou fabliers (dont Ésope) qui « observent l’animal d’un point de vue restrictif » (ibid.). Ainsi, au fil des pages, autant Hésiode que Pline l’Ancien, Varron, Galien, Plaute, Tite-Live et tant d’autres, sont cités – la liste exhaustive des sources antiques apparaissant dans la bibliographie finale (p. 415-419). Les illustrations, sur fond noir, sont d’une qualité remarquable : elles mettent souvent en regard une gemme avec son propre moulage, ou le détail de l’une des faces d’un denier avec la reproduction de son droit (avers) ou de son revers en marge du texte de gauche, au double de l’échelle (2 : 1). Le matériel archéologique présenté dans cette première partie provient presque exclusivement du Musée d’art et d’histoire de Genève et du Cabinet de numismatique – seule la référence bibliographique apparaît en seconde partie dans les cas contraires, à l’exemple de la première intaille octogonale représentée (p. 31). Outre les monnaies, il rassemble autant d’intailles que de camées (p. 171 ; 246, voire en applique, p. 143) –, mais également des gemmes sous d’autres formes : caroïde (p. 333), scarabéoïde (p. 201 ; 309 ; 311), scarabée (p. 229 ; 239 ; 327), cylindre (p. 183). On trouve également différents objets de glyptique en verre ou en pâte de verre – moulage (p. 59 ; 61 ; 63 ; 121 ; 159 ; 257 ; 287), pendentif (p. 89), empreinte (p. 138 ; 251 ; 281 ; 285), motif en relief (p. 95) ou incrustation (p. 319) – ainsi qu’un chaton en bronze (p. 211). Le catalogue de la première partie fournit également divers exemples qui servent à illustrer le propos et qui sont issus de la céramique (p. 181 ; 219 ; 265), de l’argenterie (p. 125), du stuc (p. 289), de la sculpture en bronze (fulcrum / p. 153) et du verre (fond de bouteille / p. 146).
Ce foisonnement d’artefacts de diverses natures trouve écho dans la seconde partie : il sert à rendre explicite et à illustrer les « choix iconographiques des commanditaires de la monnaie romaine et des cachets privés » (p. 21). Y sont recensés par ailleurs différents pavements de mosaïque (p. 369 ; 376 ; 393‑394 ; 411), d’autres exemples de céramique allant de l’étrusco-corinthien à la figure rouge, Daunie et l’Apulie (p. 349 ; 355 ; 358 ; 361 ; 385 ; 398 ; 401 ; 408 ; 412), de l’argenterie à nouveau (p. 364) ainsi que de la sculpture (p. 380 ; 388), de la terre cuite (lampe à huile / p. 384), de l’orfèvrerie (fibules / p. 345 ; 405 ; collier / p. 362) et quelques objets en bronze (p. 373 ; 396) ainsi qu’une applique en verre (p. 409). À quelques exceptions près – un camée du Getty Museum de Malibu (p. 382), un pavement en mosaïque provenant du Badisches Landesmuseum (p. 376) et quelques illustrations sans référence (p. 344 ; 393-394 ; 405 ; 411) –, tous les artefacts sont inventoriés dans les collections genevoises ou ont été publiés par l’un des auteurs de l’ouvrage.
Outre cette abondance de parallèles iconographiques, cette seconde partie (p. 341‑414) est en totale complémentarité avec la première : elle présente, pour chacune des catégories, familles et espèces d’animaux recensés précédemment (et dans le même ordre), les références aux illustrations, la nomenclature de chaque animal (nom vernaculaire et nom scientifique) – ce qui constitue une véritable investigation linguistique des « langues méditerranéennes antiques (…) qui conservent des traces de la dénomination antique des animaux » (p. 26). Enfin, ces paragraphes descriptifs sont suivis « des références aux premiers auteurs qui (…) ont décrit scientifiquement » chaque animal (p. 25) ainsi que d’une bibliographie sélective, mais équilibrée et pertinente.
L’ouvrage se clôt par un inventaire des auteurs anciens ainsi qu’une liste des abréviations bibliographiques (p. 415-423).
De l’aigle à la louve. Monnaies et gemmes antiques entre art, propagande et affirmation de soi peut être qualifié de « beau-livre » : reliure toile soignée, couverture tissu, jaquette, papier relativement épais qui permet un appréciable confort de lecture. Les illustrations de L. Spina sont de grande qualité, pleine page pour la plupart, ce qui permet un aperçu optimal des détails – surtout relativement aux agrandissements des frappes monétaires sur lesquelles les représentations d’animaux sont souvent réduites à de simples détails de la composition iconographique. Le découpage de l’œuvre en deux grandes parties, si elle n’est pas aisée de prime abord pour un ouvrage ouvertement scientifique – les allers-retours incessants entre la première partie, littéraire, et la seconde, référentielle, pour définir la provenance des images illustrant le texte –, trouve sa justification dans la portée artistique voulue par les auteurs : la première partie, en tant qu’aperçu de la façon dont les sources antiques percevaient une soixantaine d’animaux, se suffit à elle-même si l’on concède que les images ne servent qu’à illustrer le propos et non à le compléter. Elle y gagne même en fluidité. On pourra également être étonné qu’un ouvrage de plus de 400 pages n’ait pas d’indices, à tout le moins d’index thématique : et pour cause, les multiples subdivisions des deux parties principales de l’œuvre, que l’on décèle déjà à la lecture du sommaire du fait de son approche ouvertement taxinomique, pallient ce manque. En effet, mis à part les deux chapitres thématiques finaux (XII et XIII), chaque animal ne se voit consacrer que huit pages au maximum. Ce livre constitue en outre une remarquable réactualisation des connaissances sur le bestiaire de l’Antiquité et permet, de manière marginale, de réinterpréter, notamment, le registre figuré de certaines pierres : qui aurait pu ainsi se douter que la tête du griffon représenté sur la surface gravée d’un scarabéoïde, datant du Ve s. av. J.-C. et résolument d’influence achéménide (p. 309), reprendrait celle d’un gypaète ?
On pourra toutefois reprocher certaines imprécisions et quelques manques au rendu d’ensemble de l’œuvre. Ainsi, relativement à la forme, il est regrettable que l’une des faces de chaque denier républicain traité dans l’ouvrage n’apparaisse en pleine page que sous la forme d’un gros plan de détail : alors que l’autre face (droit ou revers) est présentée à l’échelle 2 : 1 au-dessus de la page de texte, aucune vue d’ensemble de l’illustration principale n’est présente. L’espace à disposition sur la page de gauche aurait pourtant été suffisant pour adjoindre une seconde miniature à la première. Quant au fond, on peut revenir sur quatre erreurs ou imprécisions. Tout d’abord, la restitution qui est faite de l’inscription MESSAL | I/N/V/I/C/T/A | CLAVDI sur une intaille en verre, moulée sur la face B d’une cornaline de Berlin (p. 33), me paraît impropre : elle est transcrite par invicta Claudi(a) Messal(a), « La femme de Claude, de la famille des Messalae, invincible ou invaincue » (p. 32). Or, cette lecture de la légende n’est pas convaincante pour deux raisons : la première, d’ordre spatial, imposerait de lire l’inscription en partant du centre (INVICTA), puis du bas vers le haut (CLAVDI → MESSAL) ; ce qui, à défaut d’être impossible, est illogique. Cette lecture du bas vers le haut ne pourrait être admise que pour des raisons calligraphiques ou d’équilibre de la composition. Ce qui, ici, est sans objet. Ensuite, il est d’usage, sur les inscriptions des pierres gravées, que la lettre finale n’apparaisse pas que dans le cas où la terminale de la déclinaison du génitif est amuïe (par exemple Messale pour Messalae) ou que la voyelle finale est double (Claudi pour Claudii). La partie CLAVDI est donc à comprendre comme le génitif de Claudius et non comme l’abréviation de Claudi(a). Et MESSAL reprend moins la gens Messala que l’abréviation de Messal(ina) (uxor) Claudi, joint au qualificatif invicta, placé en apposition ce qui explique sa position centrale. Il s’agit en définitive d’une acclamation visant soit à assurer la fertilité, soit à vanter la nymphomanie avérée de l’impératrice Messaline, femme de Claude (d’où la présence des phalli dans le registre médian). Il est utile également de souligner que la restitution de l’inscription sur le pendentif en pâte de verre des IVe-Ve s. apr. J.-C. (p. 89), figurant une grenouille (et non un crapaud), est ZOH, et non ZΩH, « Vie » (même remarque pour le pendentif publié par D. Barag qui sert de référence bibliographique : on y lit ZOHN et non ZΩHN). Et pour cause, à l’époque tardive, il n’était plus guère opéré de distinguo entre le « O » long (omega) et l’omicron, en particulier sur les amulettes de ce type.
On peut ensuite mettre en doute deux affirmations de M. Campagnolo dans son « Avertissement » (p. 24-27). Bien qu’il souligne la complémentarité des pierres gravées et des monnaies relativement à leur procédé de production, il n’est pas juste d’affirmer que ledit procédé « tire de la glyptique son origine » (p. 24). En effet, s’il est aujourd’hui avéré que les artisans-graveurs ont aussi opéré dans la confection de coins monétaires[6], il n’est pas possible de savoir avec certitude ce qui, de la monnaie ou de l’intaille, a servi de modèle. De même, M. Campagnolo, dans une importante remarque, soutient qu’à la différence de la numismatique où « l’usage veut que droite et gauche soient définis par rapport à l’observateur (…) en glyptique (…) la direction est celle donnée par l’empreinte (…) de l’anneau-cachet » (p. 26). En cela il commet l’erreur d’avancer une généralité et d’estimer que les intailles – au même titre que les camées que la glyptique inclut – ont vraisemblablement toutes une fonction sphragistique. Or, autant une intaille qu’un camée, de surcroît s’ils sont porteurs d’une inscription (p. 247), ont également une fonction purement ornementale (entre autres) ou encore prophylactique dans le cas des amulettes (p. 88) : conséquemment le motif figuré – autant que l’inscription, le cas échéant – est susceptible de se déchiffrer directement sur la gemme.
En conclusion, il s’agit d’un ouvrage d’excellente facture, qui ravira autant les spécialistes férus d’histoire ancienne, de littérature classique, de zoologie, d’archéologie que le « tout-public » pour la qualité de la présentation, la fluidité du texte et l’attrait presque hypnotique des images. Si le bestiaire choisi ne prétend pas à l’exhaustivité, il a toutefois le mérite de donner un aperçu remarquable, extrêmement bien documenté et superbement illustré : bref, ce « beau-livre » « jette un éclairage, tout aussi contrôlé que convivial, sur des objets qui ont eux-mêmes une riche histoire » (p. 22).
Sébastien Aubry, Université Lyon 2, UMR 5189, HISoMA
[1]. Tier- und Pflanzenbilder auf Münzen und Gemmen des klassischen Altertums, Leipzig 1889 (cité en bibliographie).
[2]. Die Gemmen und Kameen des Dreikönigenschreines, Köln 1998.
[3]. Historia animalium.
[4]. 1890-2000.
[5]. Die antike Tierwelt, 1909-1913.
[6]. Selon M.-L. Vollenweider et A. Furtwängler.