Résumé. – La composition du livre VII des Antiquités romaines, qui porte sur trois consulats (de 493 à 490), est caractérisée par un ralentissement diégétique à la fois externe, intrinsèque et interne. Réservant près des deux tiers du livre à l’année 491, avec le procès du patricien Coriolan, Denys souligne l’importance de cette étape constitutionnelle. Il inscrit ainsi son propre discours d’historien dans une perspective agissante qui apparaît également à travers une seconde particularité du livre VII, le grand nombre de passages qui, s’écartant du récit chronologique, constituent un réseau d’« ingressions » dans la matière historique. Ces deux aspects structurels du livre VII révèlent les enjeux de l’écriture de l’histoire chez Denys.
Abstract. – The composition of the Book VII of « Roman Antiquities », dealing with three consulates (from 493 to 490), is characterized by a diegetic deceleration at the same time external, intrinsic and internal. Devoting nearly two thirds of the Book to the year 491, with the lawsuit against the patrician Coriolanus, Dionysius stresses the importance of this decisive constitutional stage. Thus Dionysius registers his own speech as a historian within an active perspective, which is also exposed through a second characteristic of the composition of Book VII, namely, the great number of passages which, while deviating from the chronological account of the facts, constitute a network of « ingressions » into the historical matter. Both structural aspects reveal what is at stake for Denys when writing history.