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L’auteur est spécialiste d’histoire du christianisme ancien et enseigne l’histoire ecclésiastique en Australie au sein de l’école coréenne de théologie du Sydney College of Divinity. Le livre ici recensé est la version remaniée d’une thèse de doctorat en histoire ancienne soutenue devant l’université Macquarie à Sydney en 2014. Il faut indiquer aux lecteurs que le livre souffre d’une mise en page un peu malheureuse avec un interlignage excessif pour le corps du texte et des notes de bas de page d’un module en revanche réduit, ce qui ne facilite pas leur lecture même si les notes se limitent à des références bibliographiques et ne contiennent que rarement des discussions. L’ouvrage est conçu comme une étude sur nouveaux frais de la persécution déclenchée par l’empereur Dioclétien en 303 jusqu’à l’abandon définitif de la politique officielle de répression du christianisme en 313. L’auteur juge son travail d’autant plus important qu’il constituerait la première synthèse consacrée à cet épisode depuis le livre de Kurt Stade. Cette affirmation, bien qu’elle soit étayée par une longue note bibliographique (p. 3, n. 8), appelle des nuances. En effet, s’il n’existe pas de monographies récentes sur la vague de violences anti‑chrétiennes déchaînée par Dioclétien, il convient de rappeler l’étude historique et juridique parue en 2013 de Marco Urbano Sperandio. En outre, l’auteur a laissé de côté les travaux de l’école historique italienne qui brille pourtant de mille feux dans le firmament des études tardo‑antiques depuis une trentaine d’années au point d’éclipser la production scientifique des autres écoles nationales. Enfin, les récentes études sur les persécutions des chrétiens et les martyrs sont nombreuses dans toutes les grandes langues des études anciennes. Le livre recensé présente le mérite ou l’originalité de limiter son propos à la seule persécution de Dioclétien quand les autres publications ambitionnent un examen de toutes les mesures répressives adoptées par le pouvoir romain à l’encontre des chrétiens.
La matière du livre se répartit en trois chapitres de taille volontiers dissemblable, puisque les deux premiers chapitres totalisent environ quatre-vingts pages chacun, tandis que le dernier chapitre compte une trentaine de pages seulement. Le livre est complété par une conclusion ramassée et trois listes répertoriant les martyrs de Palestine connus par Eusèbe de Césarée, les martyrs connus par leurs noms et les éditions des actes de martyrs utilisées. Les chapitres sont organisés de manière chronologique davantage que thématique : le premier chapitre porte sur le contexte culturel, militaire et administratif, conduisant au déclenchement de la persécution religieuse par Dioclétien ; le deuxième chapitre examine les mesures officielles adoptées par Dioclétien et Maximin Daïa et leur degré d’application dans chacun des douze diocèses civils nés des réformes de Dioclétien et conservés par ses successeurs ; le troisième et dernier chapitre offre un aperçu assez rapide des mesures d’annulation de la persécution prises par les différents empereurs des collèges tétrarchiques successifs. Ce type d’examen monographique de la persécution de Dioclétien pose un redoutable problème de méthode pour tout chercheur moderne dans la mesure où les sources contemporaines des événements sont peu nombreuses et très chrétiennes. Nous disposons pour l’essentiel des informations livrées par le rhéteur Lactance et l’évêque Eusèbe de Césarée, d’une poignée d’inscriptions officielles ou funéraires au contenu plus ou moins pertinent et d’une masse de textes hagiographiques d’une historicité encore plus discutable. En revanche, hormis les mesures adoptées par les souverains, nous ne connaissons pas le point de vue des adeptes et des défenseurs des cultes traditionnels durant ces événements violents ou après leur fin. L’auteur a néanmoins tenté de relever le défi avec un grand courage en examinant le témoignage circonstancié mais biaisé fourni par Lactance et Eusèbe de Césarée et en faisant appel aux rares inscriptions relatives aux événements et aux actes des martyrs jugés les plus sincères, ce qui laisse place à bien des interprétations et à autant de débats.
Le premier chapitre s’ouvre sur le contexte intellectuel de la fin du IIIe siècle et commente de manière assez brève, pour ne pas dire trop rapide, le témoignage polémique de Porphyre pour rappeler, à la suite d’Elizabeth DePalma Digeser et de Mark Edwards, que le philosophe néoplatonicien aurait exercé une influence déterminante sur la décision prise par Dioclétien de persécuter les chrétiens. L’auteur juge toutefois prudent de noter qu’on ignore en réalité le rôle joué par les polémistes anti-chrétiens dans l’adoption de cette mesure (p. 24). La répression officielle et violente d’une minorité religieuse s’expliquerait davantage par l’augmentation numérique des chrétiens au sein de la société romaine depuis l’édit de tolérance pris par l’empereur Gallien en 260 après la brève persécution décrétée en 257 par son père, l’empereur Valérien. Notons au passage que cette dernière persécution, à la différence de la persécution de Trajan Dèce en 249-251, ne retient guère l’attention de l’auteur. Les indices positifs et documentés d’expansion du christianisme au cours de la seconde moitié du IIIe siècle sont fournis par les inscriptions et les papyrus, mais leur témoignage est rarement sollicité. L’auteur attire plutôt l’attention sur des cas isolés, examinés avec soin, qui attesteraient une augmentation de la proportion de chrétiens au sein de l’armée et de la garde personnelle du souverain, de l’administration centrale ou provinciale et de la cour ou de la domesticité de Dioclétien. Les huit exemples étudiés au total sur une vingtaine de pages, exceptionnels ou représentatifs selon l’interprétation prêtée à ces cas de figure, posent à nouveau le problème d’une documentation rare, hétéroclite, dissemblable : épitaphes d’officiers du sacer comitatus, évocations littéraires (Eusèbe de Césarée) de fonctionnaires martyrisés et sources hagiographiques de membres de la familia Caesaris sont tout à tour convoquées pour offrir un aperçu qui demeure incertain, mais qui néanmoins révèle les progrès de l’évangélisation parmi les cadres militaires et civils de l’Empire romain tardif.
Il paraît en revanche plus hasardeux ou audacieux d’affirmer que cinq martyrs issus de l’administration et de la domesticité impériales suffisent à prouver que les chrétiens détiennent sous Dioclétien nombre de positions élevées (p. 55 ; l’auteur modère toutefois cette affirmation p. 103, mais nettement moins en conclusion p. 222). Quand on lit la thèse toujours utile de Raban von Haeling, on constate que les chrétiens deviennent majoritaires au sein de l’appareil étatique romain de manière progressive et relativement tardive. Le tournant décisif se situe dans les années de règne personnel ou conjoint des empereurs Gratien (375-383) en Occident et Théodose Ier (379‑395) en Orient, avant que ce dernier n’exerce une autorité sans partage sur tout l’Empire romain durant ses dernières années de vie. La place des chrétiens sous Dioclétien devait donc être relativement discrète, sur le plan numérique comme dans le domaine politique, même si des auteurs chrétiens ont mis en exergue et donné en exemple le sacrifice mémorable et édifiant de ces rares personnages de quelque importance partageant leur foi. De manière générale, les martyrs chrétiens appartenant aux catégories sociales les plus hautes sont surreprésentés dans les sources hagiographiques. Notons par ailleurs une demi-dizaine de pages consacrée à la question difficile des lieux de culte chrétien antérieurs au règne de Constantin. L’archéologie offre, comme chacun sait, des données éparses et les sources écrites sont de surcroît d’un usage délicat. Il est impossible ou pour le moins risqué de vouloir dénombrer les édifices religieux chrétiens, a fortiori de supposer leurs dimensions surtout quand on voit la modestie des installations cultuelles retrouvées à Doura Europos dans les années 1920 ou à Meggido au tout début de ce siècle. Comme l’ont montré de manière irréfutable les actes du seizième congrès international d’archéologie chrétienne publiés à Rome en 2016, l’essor monumental du christianisme date également de la période théodosienne et la matérialité de la nouvelle religion devait prendre un aspect architectural pour le moins discret ou modeste avant le règne de Constantin.
L’auteur s’intéresse également à la question des martyrs issus des rangs de l’armée et exécutés dans les années 296-297, épisodes interprétés comme un indice de la montée de l’intolérance en lien avec le renforcement du culte impérial provoqué par les revendications généalogiques divines de Dioclétien et son collègue Maximien comme descendants de Jupiter et d’Hercule. Un intérêt est porté au martyre de Maurice et de ses compagnons de la légion thébaine à partir de l’étude publiée en 1956 de Denis Van Berchem, celui-ci présenté par erreur comme un chercheur allemand et non suisse (p. 62). L’auteur semble ignorer le volume d’études collectives édité entre autres par Otto Wermelinger et surtout la monographie de Beat Näf. Ces ouvrages souffrent peut-être d’une diffusion limitée ou, plus probablement, sont restés inaccessibles à un chercheur établi dans l’autre hémisphère. Même en ne disposant que du livre de Van Berchem et de quelques articles récents, il est étonnant de prêter foi à un article de Donald O’Reilly paru en 1978 dans la revue Vigiliae Christianae défendant l’historicité de la légende de Maurice et de la légion thébaine, d’autant que l’auteur ne mentionne pas la monographie du même O’Reilly publiée à compte d’auteur en 2011. Le contenu scientifique pour le moins incertain de cet ouvrage peut facilement expliquer le choix de ne pas le mentionner. Quoi qu’il en soit, on peut s’étonner que l’auteur du livre ici recensé puisse s’interroger sur le caractère authentique ou non de ce roman hagiographique, pour reprendre une formule chère au Père Hippolyte Delehaye, le plus fort des Bollandistes selon l’épigraphiste Louis Robert.
Notons également un usage périlleux des canons du concile d’Elvire considérés comme une source normative authentique alors que Josep Vilella Masana, professeur à l’université de Barcelone, a prouvé depuis une quinzaine d’années, par une série de publications scientifiques et d’arguments convaincants, qu’il s’agissait en réalité d’une collection canonique pseudépigraphique (cf. p. 82). Certes, la limite entre la fiction et la réalité est quelquefois ténue dans le domaine de l’Antiquité, en particulier pour reconstituer l’histoire des individus victimes de persécutions anti-chrétiennes. En revanche, les connaissances sont plus assurées, car mieux documentées, pour l’histoire politique, raison pour laquelle il est inexact d’affirmer qu’entre 180 et 285 tous les empereurs romains ont été assassinés ou tués dans une guerre civile ou étrangère hormis Septime Sévère (p. 84). Il suffit d’évoquer les exemples d’Hostilien et de Claude le Gothique, tous les deux emportés par la peste respectivement en 251 et 270, de rappeler le cas célèbre de Valérien mort en captivité en Perse après sa défaite en 260 ou bien encore celui de Carus frappé en 283 par la maladie ou de manière plus spectaculaire par la foudre lors d’une expédition menée contre les Sassanides en Mésopotamie.
Le deuxième chapitre est consacré aux documents officiels ordonnant l’application de mesures répressives et violentes à l’encontre des chrétiens. Les différents édits de persécution décidés par Dioclétien et Maximin Daïa sont par ailleurs bien connus et ont fait l’objet de nombreuses études minutieuses portant sur leur chronologie et leur contenu. Cette partie n’est pas la plus originale du livre, mais présente l’intérêt de donner un aperçu complet et cohérent de tous les célèbres textes officiels de persécution en version grecque ou bien latine avec leur traduction anglaise et un commentaire détaillé qui récapitule les grandes étapes juridiques de la persécution déclenchée par Dioclétien et poursuivie par Maximin Daïa. Le livre de M. U. Sperandio aurait rendu bien des services. À propos de l’édit de sacrifice obligatoire général adopté par Maximin Daïa, un rapprochement intéressant, sans être nouveau, est fait avec l’édit de persécution adopté par Trajan Dèce fin 249 ou début 250 (p. 124-125). Concernant cet édit de Maximin Daïa, connu surtout par Eusèbe de Césarée comme la plupart des édits de Dioclétien, il faut bien avouer que les deux versions épigraphiques latines, retrouvées l’une à Arycanda dans le sud de la Lycie et l’autre à Colbasa (plutôt que Colbassa) dans le nord de la Pamphylie, n’ont manifestement pas suscité l’intérêt de l’auteur (cf. p. 130-131). Un problème d’interprétation est posé par une autre inscription célèbre, l’épitaphe de Markos Ioulios Eugénios, évêque de Laodicée Brûlée en Pisidie mort vers 340. Suivant la traduction et le commentaire de William Tabbernee, l’auteur cite ce témoignage remarquable pour prouver que les soldats chrétiens ont été contraints de sacrifier par Maximin Daïa. En réalité, le texte indique simplement que le défunt a exercé une fonction (στρατευσάμενος) au sein des bureaux du gouverneur provincial. Comme l’a montré dès 1909 Pio Franchi de’ Cavalieri, Note agiografiche, vol. 3, p. 61-63 et 72-73, strateuein désigne tout type de service public au Bas-Empire, en armes mais aussi dans l’administration civile comme c’est ici le cas, en raison de la militarisation du vocabulaire de la fonction publique consécutive au renforcement durant le IIIe siècle de l’élément militaire au sein de l’appareil d’État. Rappelons également à ce propos le bel article d’Ernesto Buonaiuti. La littérature scientifique italienne, ancienne ou récente, fait malheureusement trop souvent défaut dans ce livre.
La seconde moitié du deuxième chapitre se présente comme un panorama des martyrs examinés diocèse par diocèse. D’emblée l’auteur prévient qu’il ne propose pas de livrer une étude complète et exhaustive de toutes les victimes chrétiennes de la grande persécution, mais de fournir un rapide aperçu (modest account) de l’application des mesures répressives à travers tout l’Empire romain et des chrétiens qui les ont subies (p. 138). Il est certain que les chercheurs modernes sont condamnés à offrir un exposé pour toujours incomplet et insatisfaisant de ces événements dans la mesure où les sources hagiographiques qui recensent les martyrs ne sont pas des répertoires complets des victimes et n’éclairent pas de manière égale toutes les régions touchées par ces événements dramatiques. Un synaxaire volumineux comme celui de Constantinople ou un martyrologe copieux comme celui attribué à Jérôme ne constitue pas un recensement systématique des martyrs, loin s’en faut. De plus, dénombrer les chrétiens victimes des persécutions sous Dioclétien ou tout autre empereur romain oblige à consulter une abondante documentation hagiographique dont la valeur demeure incertaine et le propos toujours édifiant à défaut d’être historique. Pour cette raison, l’auteur se contente d’offrir pour chaque diocèse civil un nombre limité de martyrs dont le cas semble représentatif et les actes authentiques. Un tel exercice se révèle périlleux parce qu’il oblige à se plonger dans une documentation presque insondable, qu’il s’agisse des sources anciennes (et médiévales) ou de la littérature secondaire. Il n’est donc pas surprenant que la bibliographie utilisée ne soit pas toujours satisfaisante pour telle ou telle région. Par exemple, dans le cas du diocèse d’Afrique, l’auteur évoque le cas de la basilique du martyr Candidus à Ammaedara, et mentionne comme seule référence un article de Noël Duval paru en 1969 (p. 145, n. 250). La recherche a néanmoins fait beaucoup de progrès en un demi-siècle, comme le montre le volume dirigé par François Baratte, Fathi Bejaoui et Noël Duval. Pour le cas égyptien, s’il est indiqué l’article d’Hippolyte Delehaye sur les martyrs de cette région publié en 1922 dans les Analecta Bollandiana, en revanche une impasse complète a été faite sur l’importante synthèse d’Arietta Papaconstantinou. De même, dans le cas des persécutions décrétées par Tiridate III contre ses sujets chrétiens avant que ce roi d’Arménie ne se convertisse à la nouvelle religion, la bibliographie accuse un retard de plusieurs décennies. On s’interroge en outre sur la pertinence de consacrer une dizaine de pages à des martyrs extérieurs à l’Empire de Dioclétien et de Maximin Daïa (cf. p. 181-188).
Dans le cas de l’Asie Mineure, que nous avons étudié avec une attention particulière, il est difficile de prêter foi, comme le fait l’auteur, à l’histoire incroyable transmise par Eusèbe de Césarée et Lactance d’une petite cité de Phrygie entièrement peuplée de chrétiens et complètement incendiée par des troupes en déplacement durant la persécution de Dioclétien (p. 162-162). Malgré les tentatives d’identification avec Euméneia puis Pépouza, aucune source littéraire et surtout archéologique ne corrobore cette anecdote effrayante mais infondée. Du côté des sources épigraphiques, une seule épitaphe est évoquée par l’auteur, celle du jeune prêtre Gennadeios inhumé près de Perta en Lycaonie que rien ne permet de dater avec certitude de Dioclétien ou Maximin Daïa (MAMA, I, 157). Ajoutons qu’aucun martyrologe, synaxaire ou récit de martyre n’évoque de saint Gennadeios (p. 164). L’auteur ne mentionne pas la demi-dizaine d’inscriptions qui pourraient être associées à des martyrs ou des confesseurs. En revanche, on ne peut pas considérer que Sévéros, évêque des saccophores (et non d’une prétendue Église commune aux montanistes et aux novatiens), serait mort durant la persécution de Dioclétien et que son successeur Eugénios serait identique à l’évêque de Laodicée Brûlée à la lecture d’une autre épitaphe (MAMA, I, 171). À ce propos, nous renvoyons à la synthèse récente et documentée d’Alister Filippini ainsi qu’à la synthèse imposante de Paweł Nowakowski (l’auteur défend malheureusement toujours l’idée erronée que l’évêque Eugénios aurait été un militaire et non un civil).
Le dernier chapitre, assez expéditif, semble annoncer la conclusion de tout le livre en récapitulant la chronologie et le contenu des édits successifs pris par les différents tétrarques pour mettre un terme définitif dans leur domaine de compétence respectif aux mesures anti-chrétiennes adoptées par Dioclétien et prolongées par Maximin Daïa en Orient. En quelques pages est évoquée la question de la brève persécution menée par Licinius dans les années 310 et dont l’évêque Hypatios de Gangres est sans doute la figure la plus célèbre mais aussi la plus mystérieuse. Rappelons que la défaite définitive de Licinius à Chrysopolis, en face de Byzance, date du 18 septembre 324 et non du 19 septembre 323 comme l’écrit l’auteur (p. 215 ; l’année est toutefois corrigée p. 219). Après la conclusion figurent en appendice les trois listes des martyrs de Palestine selon Eusèbe de Césarée, des martyrs nommés dans les sources et des éditions de textes hagiographiques. L’auteur évoque en introduction le dénombrement d’environ 850 martyrs pourvus d’un nom et de plus de 23 500 martyrs anonymes, mais reconnaît avec une louable prudence qu’il est impossible de proposer une estimation du nombre des victimes de la persécution de Dioclétien (p. 7). Dans le cas des diocèses d’Asie et du Pont (p. 229-230 et 247-252), l’énumération des victimes est impressionnante, mais le dépouillement s’appuie surtout sur la Bibliotheca Hagiographica Graeca ainsi que sur son pendant latin, non sur le volume oriental certes plus ancien ou sur la Bibliotheca Sanctorum, assez peu sur les sources épigraphiques et littéraires. La bibliographie générale souffre également d’un net déséquilibre au profit de la littérature scientifique anglo-saxonne et aux dépens des travaux en langue allemande, espagnole, française ou italienne. Malgré ces lacunes, induites par un sujet vaste et une documentation difficile, il faut reconnaître à l’auteur le mérite d’avoir proposé une synthèse nouvelle à défaut d’être neuve sur un événement aussi fondamental dans l’histoire du christianisme ancien que la grande persécution de Dioclétien.

 

Sylvain Destephen, Université de Paris Nanterre

Publié dans le fascicule 1 tome 123, 2021, p. 334-339