Le 22 novembre dernier, Pierre Debord, professeur émérite d’histoire grecque de l’université Bordeaux Montaigne, nous a quittés. Il fut pendant trente ans directeur effectif de la Revue des Études Anciennes, sous le titre de secrétaire-gérant puisque depuis 1947 c’est le Doyen de la Faculté des Lettres puis le président ou la présidente de l’université qui portent le titre de directeur ou de directrice. Maître d’œuvre de cette revue de 1977 à 2006, Pierre Debord n’a eu de cesse de veiller sur elle. Il a maintenu la qualité scientifique des différentes contributions, veillant à faire expertiser ces dernières par les plus grands spécialistes. Fidèle à la tradition de la Revue des Études Anciennes, il a su faire une place aussi bien aux travaux de jeunes chercheurs et chercheuses qu’à ceux de spécialistes reconnus dans leurs champs de recherche. De même, il a poursuivi la publication de bulletins thématiques, comme la Chronique gallo-romaine dont le fondateur avait été Camille Jullian.
Mais la direction d’une Revue n’est pas seulement une tâche scientifique. Elle requiert aussi de veiller à la bonne administration d’une entreprise éditoriale toujours fragile. Pierre Debord a su prendre les décisions qui s’imposaient lorsque les finances de la revue requéraient une attention particulière. Dès son arrivée, il décida le changement du format de la Revue, afin de faciliter la publication d’articles archéologiques et de confier la diffusion à l’université pour réduire les coûts. De même, en 1998, il parvint à rattraper un retard de deux ans, retard qui est toujours préjudiciable aux abonnements.
La direction d’une revue devenue centenaire sous son mandat suppose de s’inscrire dans une tradition. Elle impose néanmoins aussi de saisir les opportunités nouvelles qui surgissent. Pierre Debord comprit ainsi très vite l’importance de la mutation numérique des années 1990. Dès 2000, la Revue se dotait d’un site internet. Entre 2003 et 2005, l’informatisation des fichiers est réalisée. Par ce choix, il s’agissait de témoigner tout autant de la nécessité de ne pas ignorer les évolutions en cours que de manifester son attachement à une tradition qui requiert une édition papier.
Enfin, il modifia le graphisme de la couverture à plusieurs reprises, lui donnant son apparence actuelle.
Si par ces quelques lignes l’équipe éditoriale a voulu rendre hommage à Pierre Debord, elle est bien consciente que les mots ne sauraient décrire l’attachement de celui qui fut directeur de la Revue des Études Anciennes, attachement qui se manifestait de mille manières, relectures minutieuses multiples, discussions avec les auteurs, etc. Comme il le disait lui-même au moment du centenaire de la Revue, il nous faut poursuivre la tâche avec pour seul mot d’ordre : maintenir. Qu’il nous soit permis d’ajouter : merci, Pierre Debord.
L’équipe éditoriale de la Revue des Études Anciennes