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Ce recueil d’articles et contributions de Pierre Ducrey, édités par Sylvian Fachard en collaboration avec l’auteur, rassemble en un volume compact et bien présenté vingt-deux textes sur la guerre et les armées dans la Grèce ancienne sélectionnés dans la production scientifique de l’auteur. Ils témoignent de la fidélité de Pierre Ducrey à des thèmes de recherches qu’il n’a cessé de creuser jusqu’à une date récente. Les textes s’échelonnent de 1968 à 2015, trois d’entre eux, originellement publiés en anglais sont traduits en français (2, 3 et 18), et l’on compte une contribution inédite, non encore publiée (4). Certains textes ont été rédigés en collaboration (7, 9 et 10). Après une courte introduction de Pierre Ducrey, qui y présente son parcours académique et rappelle que « ce fut toujours un plaisir et une joie pour le professeur de voir éclore et fleurir de jeunes talents et pouvoir les associer à des travaux de recherche et de publication » (p. 8-9), le volume regroupe les différents textes en cinq grandes parties (cf. infra).

Le lecteur constatera l’effort d’homogénéisation et d’actualisation opéré. Les textes ont été peu réécrits, ce qui permet de juger de l’évolution de la pensée de l’auteur, mais l’ajout bibliographique en note de bas de page incite le lecteur à juger de la pertinence des problématiques et poursuivre sa réflexion. Ainsi, l’article sur les « aspects juridiques de la victoire et du traitement des vaincus » (20) parus il y a plus de 50 ans, bénéficient-ils d’ajouts bibliographiques, avec des références à des ouvrages récents (e.g. Lafargue 2015). En réalité, l’ouvrage peut être lu cursivement, comme une synthèse sur la guerre, les armées, mais aussi les sociétés guerrières en Grèce ancienne, de l’époque mycénienne à l’époque hellénistique. La soixantaine de pages de bibliographie ainsi que la cinquantaine de pages d’indices (noms propres ; lieux géographiques, cités, peuples ; textes anciens cités ; inscriptions citées ; papyrus cités, termes grecs commentés, index thématique) renforcent cette impression. L’approche est historienne, fondée sur une utilisation des sources philologiques, épigraphiques et iconographiques, ainsi que sur des comparaisons avec d’autres périodes (e. g. : Suisse ; la Deuxième guerre mondiale en Thessalie). Le cahier central de 24 pages ainsi que les nombreuses illustrations disséminées dans le développement témoignent d’une réelle préoccupation de donner à voir une réalité de la guerre semblable à celle que l’auteur avait déjà manifestée en 1985, lors de la parution de son Guerre et guerriers dans la Grèce antique[1]. L’auteur démontre ainsi sa volonté par touches successives, sur tel ou tel cas d’études, de donner à voir un tableau plus global du phénomène de la guerre en Grèce ancienne.

Le première partie, intitulée « Guerre et société », rassemble les études et réflexions sur « 1 – Armée et pouvoir dans la Grèce antique d’Agamemnon à Alexandre [2002] » (p. 13-27), « 2 – Femmes et guerre dans la Grèce ancienne [2015, traduit de l’anglais] » (p. 29-46), « 3 – Guerre et religion en Grèce ancienne [2012] » (p. 47-96), « 4 – Guerre et esclavage dans l’Antiquité [inédit, traduit de l’anglais] » (p. 97-119), « 5 – Peur des esclaves, peur de l’esclavage dans le monde gréco-romain [2007] » (p. 121-132).

La deuxième partie s’intéresse à la « Conduite de la guerre » avec « 6 – Du nouveau sur le combat des hoplites. Vraiment ?  [2009] » (p. 135-144), « 7 – Un général thébain honoré » [2006, avec Claude Calame] (p. 145-162), « 8 – Alexandre le Grand et la conduite de la guerre [1995/1999] » (p. 163-176), « 9 – La technique de fabrication des projectiles et l’usage de la fronde en Grèce ancienne [2003 avec Cédric Brélaz] » (p. 177-207), « 10 – Réalités et images de la fronde en Grèce ancienne [2007 avec Cédric Brélaz] » (p. 209-230), « 11 – Guerre et montagne dans l’Antiquité [1993] » (p. 231-251).

La troisième partie porte sur « Le métier des armes » : « 12 – Les troupes d’alliance : deux traités attalides avec des cités crétoises [1970] » (p. 255-281), « 13 – Aspects économiques de l’usage des mercenaires dans la guerre en Grèce ancienne [2000] » (p. 283-299), « 14 – La piraterie, symptôme d’un malaise économique et social [1983] » (p. 301-310), « 15 – Les causes du mercenariat dans la Grèce ancienne et la Suisse moderne [1971] » (p. 311-325).

La quatrième partie regroupe les contributions de l’auteur relatives à « La défense des villes et la sécurité des populations » : « 16 – Les fortifications grecques : rôle, fonction, efficacité [1986] » (p. 329-344), « 17 – La muraille est-elle un élément constitutif d’une cité ? [1995] » (p. 345-358), « 18 – Défense, attaque et sort des vaincus : le rôle des murs d’enceinte [2016 traduit de l’anglais] » (p. 359-365), « 19 – Guerre et trahison [2012] » (p. 365-382)

La cinquième et dernière partie, intitulée « Victoire, défaite et traitement des vaincus » regroupe les textes suivants : « 20- Aspects juridiques de la victoire et du traitement des vaincus [1968] » (p. 385-398), « 21 – La représentation des vaincus dans l’art grec [1987] » (p. 399-412) et « 22 – Note sur la crucifixion [1971] » (p. 413-415).

 

Jean-Christophe Couvenhes, Université de Paris-Sorbonne

Publié en ligne le 15 juillet 2021

 

[1] Paris, Payot, rééd. chez Hachette, 1999, sans illustrations.