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Spécialiste reconnue de l’histoire des spectacles de l’Antiquité romaine, en particulier des jeux du cirque[1], P. Arena a conçu ce volume d’environ 200 pages comme un moyen de donner au lecteur un cadre d’ensemble sur le système spectaculaire romain, selon ses propres mots[2]. Cependant, comme le précise l’auteur dès la première page de son introduction (p. 9-16), les ludi scaenici ont été exclus de son étude qui se limite donc aux jeux du cirque, aux combats de gladiateurs (munera) et autres spectacles de l’amphithéâtre, ainsi qu’aux naumachies.

Après une rapide présentation du plan général de l’ouvrage et des sources utilisées, la première partie de l’introduction évoque le dialogue entre le peuple et le prince aux spectacles sous l’Empire avant de revenir sur les origines funéraires des munera et sur leurs liens avec la brigue électorale à la fin de la République. P. Arena présente ensuite un exposé des publications antérieures sur les différents aspects du phénomène des spectacles romains qu’elle entend traiter. Organisée de manière à la fois thématique et chronologique, cette bibliographie commentée, qui ne se limite pas aux publications en langue italienne, offre un tableau à la fois clair et très complet sur un demi‑siècle de recherche.

Dans le premier chapitre « Una giornata al circo » (p. 17-46), une première section est consacrée à l’apparition des ludi circenses et à leur multiplication durant les époques républicaine et impériale. Si sa présentation est tout à fait satisfaisante, P. Arena fait un raccourci à la p. 17 lorsqu’elle affirme : « Secondo la tradizione annalistica, le corse dei carri furono introdotte dai Tarquini in correlazione con l’istituzione dei ludi Romani per il culto di Giove Ottimo Massimo ». En réalité, les premières courses hippiques à Rome auraient été organisées par Romulus, le fondateur mythique de la Ville, en l’honneur du dieu Consus ou de Neptune selon les sources. Ce serait d’ailleurs à l’occasion de ce spectacle qu’aurait eu lieu le fameux épisode de l’enlèvement des Sabines. Puis, dès les débuts de la République, les courses de chars ont été intégrées au programme des Ludi Romani, donnés en l’honneur de Jupiter. L’auteur décrit ensuite l’ambiance qui devait régner à Rome durant les jours qui précédaient l’ouverture des jeux : discussions animées entre les partisans des factions, angoisse des parieurs, arrivée et installation des spectateurs dans les gradins du cirque… La question du nombre de places dans le Circus Maximus est également abordée (p. 24). Outre les chiffres fournis par les sources anciennes, P. Arena cite différentes estimations proposées par des historiens et des archéologues modernes. Toutes ces données sont acceptables, mais nous voudrions mentionner une dernière estimation, dont l’auteur n’a manifestement pas eu connaissance, avancée par M. Buonfiglio dans un article paru en 2018 et qui est comprise entre 200 000 et 225 000 places[3]. P. Arena s’intéresse ensuite à la pompa circensis, sa composition et son évolution dans le temps, puis elle en vient aux divers spectacles du cirque : les courses de chars qui étaient de différentes sortes (principalement des courses de biges ou de quadriges), d’autres formes de spectacles équestres, comme ceux des desultores, des compétitions de type athlétique – même si dans la Rome impériale ce type de divertissement n’avait que rarement lieu au cirque – , les chasses (uenationes), et aussi, mais seulement à partir du Bas-Empire, des mimes. Selon P. Arena, l’incorporation progressive des mimes au programme des jeux du cirque pourrait avoir commencé dès le Principat (p. 36), cette dernière affirmation nous paraît toutefois très hypothétique. L’auteur décrit ensuite en détail le déroulement d’une course de chars dans le Circus Maximus. S’appuyant en particulier sur les travaux de F. Fauquet[4], elle rappelle que chaque spectateur, quelle que fût la place qu’il occupait dans les gradins, était dans l’incapacité de suivre la course de façon continue. Cette perception par intermittence de la compétition augmentait son excitation, comme nous l’avons déjà montré dans l’une de nos publications[5]. Enfin, dans la dernière section de ce chapitre sont abordées brièvement les critiques des auteurs chrétiens, en particulier celles de Tertullien, à l’encontre des jeux du cirque.

Dans le chapitre suivant, « La popolarità delle corse dei carri » (p. 47-68), P. Arena s’intéresse tout d’abord au statut juridique des professionnels du monde des spectacles en général (auriges, gladiateurs, acteurs…), puis elle en vient aux revenus des cochers, à leur carrière, en particulier à celle de C. Appuleius Diocles, un célèbre agitator du IIe siècle ap. J.C., ainsi qu’aux autres professionnels présents sur la piste (sparsores, juges…), dont les activités contribuaient au bon déroulement de la course. La renommée de certains chevaux, leur origine et leur représentation dans l’iconographie antique sont ensuite évoquées. Ce chapitre se termine par une section sur les réactions du public durant les courses (hurlements, applaudissements…), mais aussi le degré d’animosité entre les partisans des factions, illustré en particulier par les tablettes de malédictions (defixiones), dont P. Arena donne un exemple.

Dans le chapitre 3, « Una giornata all’anfiteatro » (p. 69-96), P. Arena aborde la question des spectacles de l’arène, en commençant par expliciter l’expression munus iustum legitimum. Puis elle décrit, en s’appuyant sur les sources littéraires et épigraphiques existantes, les préliminaires de ces munera (p. 69-71) : les edicta qui les annonçaient, la cena des gladiateurs ouverte au public, et les libelli détaillant le programme. L’auteur évoque ensuite le placement hiérarchisé des spectateurs, véritable microcosme de l’État romain, et s’intéresse aux destinataires des loges situées face à face sur le petit axe de la cauea. L’une, on le sait, était celle de l’empereur, mais la seconde a donné lieu à deux hypothèses : soit elle accueillait d’autres officiels (l’impératrice, les Vestales, l’éditeur des jeux, les consuls…), soit il s’agissait d’un puluinar recevant les statues des dieux et des empereurs défunts[6]. P. Arena expose la première hypothèse puis la seconde, sans privilégier l’une d’elles ni faire observer qu’elles s’opposent, ce qui est un peu déconcertant pour le lecteur. Il est clair cependant qu’elle adopte ensuite l’interprétation de la seconde loge comme un puluinar lorsqu’elle décrit la pompa amphitheatralis (p. 72-74) où figuraient bien des statues de dieux, plusieurs documents iconographiques, évoqués par l’auteur, présentant sur ce point un témoignage convaincant. En revanche, on peut hésiter à admettre sans réserve qu’un texte de Cassius Dion (73.17.4) parfois interprété comme évoquant la participation de Commode à la pompa de certains munera, suffise à prouver la présence dans le cortège d’autres empereurs lorsqu’ils étaient éditeurs des jeux[7]. En effet, le rapport de Commode aux munera était des plus spécifiques puisque cet empereur, toujours selon l’historien grec (72.10. 2-3 et 22.3), n’hésita pas à descendre dans l’arène pour des spectacles de chasse et à faire figurer ses succès en tant que gladiateur sur une inscription officielle. P. Arena s’appuie en revanche sur les travaux de plusieurs chercheurs pour souligner le lien entre culte impérial et munera dont témoignent notamment certains amphithéâtres provinciaux[8]. Passant ensuite à l’étude des uenationes, première partie du munus legitimum (p. 75-84), P. Arena retrace de manière claire et succincte les origines connues et l’évolution de ces spectacles jusqu’à la fin de la République, avant d’évoquer les uenationes les plus mémorables de l’époque impériale jusqu’aux Antonins. Traitant ensuite des bestiaires, P. Arena rappelle leur statut social généralement bas et l’évolution supposée de leur équipement. Suit une description des différents types de chasse, appuyée sur une série de mosaïques consacrées à ces thèmes. L’auteur évoque enfin la missio dont pouvaient bénéficier les bestiaires, mais aussi les animaux, avant de traiter de la damnatio ad bestias où une telle possibilité était exclue (p. 82‑84). Là encore elle a recours à différents documents iconographiques. Cependant, l’un d’eux, un relief de la collection Torlonia, ne semble pas à sa place, puisqu’il représente des bestiaires. P. Arena traite ensuite des combats de gladiateurs (p. 84‑91), en revenant sur leurs origines selon Tertullien et Servius, qui y voient des survivances de sacrifices humains ayant par la suite évolué en combats. On peut regretter que ne soient pas mentionnées les réserves sur ce point de nombreux chercheurs, pour qui la gladiature a certes une origine funéraire, mais agonistique et non pas sacrificielle[9]. Suit une évocation de l’ampleur croissante de ces spectacles sous la République où les liens de ce phénomène avec la brigue électorale auraient pu être davantage soulignés. P. Arena évoque ensuite, en s’appuyant sur une série de documents iconographiques, les modalités habituelles des combats, et les règles que devait respecter tout gladiateur, avant de passer à l’instant crucial de la reddition du vaincu. Puis elle s’intéresse au comportement du public et à ses divisions en factions soutenant différentes armaturae. Cependant, contrairement à ce que suggère l’auteur, rien dans le texte de Tacite (Ann., 14.17) qui relate une rixe entre les habitants de Nucera et ceux de Pompéi lors d’un munus ne permet d’affirmer qu’elle fut causée par ce type de rivalité. La description des combats de gladiateurs se termine par un rappel du rôle de l’arbitre, et par l’évocation des récompenses prévues pour le vainqueur. P. Arena aborde ensuite la question de l’attitude critique des chrétiens à l’égard des munera (p. 92-96). Elle cite d’abord le De spectaculis de Tertullien. Cependant, la manière dont elle reprend les mots du polémiste pourrait faire penser à un lecteur non averti que la gladiature était toujours funéraire au IIe siècle ap. J.C., alors que ce n’était plus le cas depuis l’époque julio‑claudienne. Les sentiments ambivalents qui pouvaient être ceux de nombreux chrétiens face à ces spectacles, qui les attiraient tout en étant contraires à leur morale et à leurs croyances, sont ensuite évoqués à travers les textes d’Augustin sur le sujet.

Le chapitre 4 (p. 97-114) commence par décrire l’équipement spécifique de chaque armatura, son évolution au cours du temps, les types de gladiateurs les plus souvent opposés les uns aux autres (p. 97-102). P. Arena s’intéresse ensuite aux gladiatrices (p. 102-106), en faisant un utile retour sur une documentation souvent mal connue qui témoigne de leur présence au moins dès le début du Ier s. ap. J.C. Les attestations postérieures, dont l’auteur souligne à juste titre qu’elles restent rares, sont ensuite étudiées. P. Arena traite alors des écoles de gladiature (ludi) et de leur personnel (p. 106‑110). Elle commence par dresser la liste des ludi qui nous sont connus en s’appuyant sur une vaste documentation épigraphique[10]. Les différents agents qui y travaillaient sont ensuite énumérés et leurs fonctions identifiées, apportant ainsi des informations variées et rarement présentes dans les ouvrages consacrés aux munera, souvent centrés sur les spectacles eux-mêmes. L’auteur aborde ensuite diverses questions financières telles que les recettes fiscales générées par le commerce des gladiateurs, et les lois de Marc Aurèle pour limiter les dépenses des élites provinciales dans ce domaine. Sont ensuite énumérés différents auxiliaires de l’arène qui assuraient le bon déroulement du spectacle. Une autre section (p. 110-112) est consacrée, notamment à travers une étude de l’onomastique d’une série d’inscriptions, aux origines sociales des gladiateurs. Enfin une dernière section (p. 112‑114), s’appuyant à nouveau sur les inscriptions funéraires de gladiateurs dans l’Occident romain, évalue l’âge moyen de leur recrutement, leur espérance de vie, le nombre des victoires que l’on trouve mentionnées et leurs gains.

Le chapitre 5 est consacré aux naumachies (p. 115‑148). Il commence par évoquer l’introduction de ce spectacle à Rome, puis le relatif accroissement de son édition entre Néron et Domitien (p. 115‑116). Cependant, il est sans doute excessif de parler de « l’importance prise par le spectacle à l’intérieur du système spectaculaire romain », car si elles marquaient certainement les esprits, les naumachies restaient à cette époque un spectacle très exceptionnel[11]. Les sujets donnés aux naumachies sont ensuite évoqués, mais il n’est pas tout à fait exact de dire qu’ils étaient destinés à rappeler « une ou plusieurs guerres » du passé[12]. En effet, certains renvoyaient bien à une bataille navale précise, mais d’autres étaient purement fictifs, tous étant surtout destinés à s’inscrire dans un contexte historique général, celui des grandes puissances navales du monde grec. P. Arena traite ensuite des préliminaires de ces spectacles (p. 166-118). Suivant une hypothèse déjà formulée[13] qu’aucune source ancienne ne permet cependant d’appuyer, elle les suppose précédés d’une pompa à laquelle participait « l’éditeur de la naumachie ». Vient ensuite une description des principes et du déroulement de ces spectacles[14]. La section suivante (p. 120-125) est consacrée à la naumachie de César, et à la symbolique du thème qui lui fut donné, un combat entre des flottes tyrienne et égyptienne. Un lecteur non averti pourrait cependant ne pas bien comprendre pourquoi ces deux peuples du bassin oriental de la Méditerranée pouvaient suffire à évoquer les Perses vaincus par Alexandre, permettant ainsi à César, qui s’apprêtait à partir en campagne contre les Parthes, de s’identifier au conquérant macédonien[15]. P. Arena fait pour le reste un très riche et utile rappel de l’ensemble du contexte de cette naumachie (le quadruple triomphe de – 46 et la consécration du temple de Venus Genitrix) et de tous les spectacles donnés à cette occasion. Le même exposé détaillé est consacré ensuite aux circonstances qui ont entouré chacune des naumachies attestées par nos sources. L’auteur rappelle notamment avec clarté et exhaustivité la très complexe symbolique associée à la naumachie d’Auguste, dans laquelle se conjuguait le souvenir d’Actium (à travers une référence à la bataille de Salamine), celui de César et de la pieuse vengeance exercée par son fils adoptif, et enfin celui, plus récent, de la restitution des enseignes des Parthes (p. 125‑129). On peut cependant regretter que sur la question de la localisation et de la configuration du monument (p. 126‑131), elle n’ait pas eu recours aux travaux les plus récents sur la question[16]. La symbolique des parades de Caligula sur un pont de bateau construit sur la baie de Naples fait en revanche l’objet d’une analyse très complète (p. 132-134), de même que celle de la naumachie de Claude, notamment ses liens avec la célébration de la conquête de la Bretagne (p. 135-138). Le contexte militaire entourant les spectacles de Néron est également très bien mis en évidence, aboutissant à une intéressante hypothèse concernant la seconde naumachie de cet empereur, dont on ne connaît pas l’occasion, et qui pourrait être liée à la soumission officielle de Tiridate, roi d’Arménie, lors de sa rencontre de Rhandeia avec Corbulon (p. 138-141). Suit une section consacrée aux spectacles de Titus (p. 141-144), où aurait pu figurer l’hypothèse, mentionnée ailleurs, selon laquelle l’importance accordée à l’héroon de Gaius et Lucius lors de la naumachie donnée sur le bassin d’Auguste avait pour but d’établir un parallèle avec une autre fratrie, celle de Titus et Domitien[17]. Enfin, dans son évocation de la naumachie de Trajan, la première dotée de gradins, P. Arena évoque d’abord sa curieuse inauguration par 121 paires de gladiateurs, ce qui suggère une évolution dans les principes du recrutement des naumachiarii, puis rappelle l’identification des restes de cet édifice avec des vestiges fouillés en 1742 dans le quartier des Prati[18]. P. Arena se range à l’avis, majoritaire dans les travaux sur cette question, selon lequel des naumachies ont sans doute continué à avoir lieu dans le bassin de Trajan, au moins pendant quelque temps, malgré le silence des sources.

Vient ensuite une bibliographie (p. 167‑183) de près de 300 références, essentiellement en italien, anglais, français, mais aussi en allemand et espagnol. Afin de parachever ce tableau déjà très complet des publications existantes dans ce domaine, nous nous permettons de mentionner la monographie à paraître de F. Grosser sur l’iconographie des cochers du cirque romain[19], ainsi que nos ouvrages respectifs publiés dernièrement chez Ausonius Éditions[20]. Le livre de P. Arena se termine par un index des noms (p. 185‑193) et des lieux (p. 195‑197). L’ensemble est agrémenté de trois figures en noir et blanc. Par ailleurs, plusieurs textes anciens, littéraires ou épigraphiques, sont cités dans le corps du livre mais ils sont systématiquement traduits en italien, la version originale en grec ou latin n’étant que très rarement fournie, ce qui pourra paraître frustrant à des spécialistes. On peut également regretter l’absence d’une conclusion qui aurait mis en relation les cinq parties de l’ouvrage et dégagé quelques bilans concernant l’évolution des trois types de spectacle considérés par l’étude de P. Arena.

Néanmoins, ce livre remplit parfaitement ses objectifs en traçant, pour un lecteur déjà doté de quelques connaissances sur le monde romain sans être nécessairement un chercheur, un tableau couvrant tous les aspects de la réalité des ludi circenses, des combats de gladiateurs et des naumachies, l’accent étant mis plus particulièrement sur le contexte militaire, politique et idéologique qui leur était associé.

 

Anne Bajard, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 – Institut Ausonius

 

Sylvain Forichon, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 – Institut Ausonius

Institut de Recherche sur l’Architecture Antique (CNRS – UPPA – AMU – Lyon 2)

 

Publié dans le fascicule 1 tome 123, 2021, p. 320-325

 

[1]. Citons en particulier sa monographie sur les relations entre l’empereur et le peuple lors des jeux du cirque : P. Arena, Feste e rituali a Roma : il principe incontra il popolo nel Circo Massimo, Bari 2010.

[2]. P. 9 : « un agevole strumento per fornire al lettore un quadro d’insieme del sistema spettacolare romano ».

[3]. M. Buonfiglio, « La definizione di uno spazio urbano: nuovi elementi sulle fasi di formazione del Circo Massimo alla luce delle recenti indagini (2009-2016) », Bullettino della Commissione Archeologica Comunale di Roma 119, 2018, p. 162.

[4]. F. Fauquet, Le cirque romain : essai de théorisation de sa forme et de ses fonctions, Thèse de doctorat, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, Pessac 2002 ; F. Fauquet, « Le fonctionnement du cirque romain : déroulement d’une course de chars » dans J. Nelis-Clément, J.‑M. Roddaz éds., Le cirque romain et son image, Bordeaux 2008, p. 261-290.

[5]. S. Forichon, « Furor circensis : étude des émotions et des expressions corporelles des spectateurs lors d’une course de chars », Nikephoros 25, 2012, p. 159-203.

[6]. La première a été proposée par J. Golvin, L’amphithéâtre romain. Essai sur la théorisation de sa forme et de ses fonctions, Paris 1988, p. 178, par L. Richardson, A New Topographical Dictionary of Ancient Rome, Baltimore 1992, p. 10 et par J. Hopkins, M. Beard, The Colosseum, Cambridge 2005, p. 134 ; la seconde solution est défendue par N.T. Elkins dans « Locating the Imperial Box in the Flavian Amphitheatre: The Numismatic Evidence », The Numismatic Chronicle 164, 2004, p. 147‑157 et dans « The Procession and Placement of Imperial Cult Images in the Colosseum », PBSR 82, 2014, p. 102

[7]. N.T. Elkins 2014 (p. 91) auquel P. Arena se réfère sur ce point, souligne quant à lui la spécificité des participations de Commode à la pompa, même si dans un ouvrage plus récent (A Monument to Dynasty and Death: The Story of Rome’s Colosseum and the Emperors Who Built It, Baltimore 2019, p. 88) il semble lui aussi s’appuyer sur ce texte de Cassius Dion pour admettre la participation de Titus à la pompa des spectacles inauguraux de 80.

[8]. Notamment A. Audin, « L’amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon. Nouvelles campagnes de fouilles » (1971-1972, 1976-1978), Gallia 37, 1, 1979, p. 98 ; N.T. Elkins 2014, p. 79.

[9]. Cette hypothèse sur les origines de la gladiature, désormais largement partagée, a été notamment avancée par G. Ville (La gladiature en Occident des origines à la mort de Domitien, Paris 1981, p. 156). Il a fait observer que des tombes lucaniennes du IVe siècle présentaient des combats en armes à côté de représentations de combats de boxe ou de courses de chars, ce qui suggère qu’il s’agissait d’une épreuve parmi d’autres dans des jeux funèbres.

[10]. Il s’agit de la documentation réunie dans les volumes de l’Epigrafia anfiteatrale dell’Occidente Romano, IVI, 1988‑2004.

[11]. Cette affirmation est celle de G. Cariou (La naumachie. Morituri te salutant, Paris 2009 p. 454‑458) dans un passage où il insiste sur l’importance des naumachies aux époques julio‑claudienne et flavienne, croyant ainsi réfuter l’idée d’une « banalisation » de ces spectacles qu’aurait proposée A. Berlan-Bajard (Les spectacles aquatiques romains, Paris 2006, p. 41‑51). Or, cette dernière n’avait émis une telle hypothèse que pour l’époque de Trajan et au-delà.

[12]. L’expression reprise ici par P. Arena est celle de G. Cariou 2009 (p. 481) reprenant de manière incomplète les analyses de K. Coleman (« Launching into History: Aquatic Displays in the Early Empire », JRS 83,1993, p. 69), qui soulignait bien quant à elle l’absence de référence historique précise de certaines naumachies.

[13]. G. Cariou 2009, p. 428-429.

[14]. Sur ces questions, l’auteur cite à nouveau G. Cariou 2009 (p. 292-297), mais la synthèse des sources existantes sur les origines, les principes et le déroulement des naumachies avait déjà été réalisée par K. Coleman 1993, p. 67 et n. 86 et A.  Berlan‑Bajard 2006, p. 16-21.

[15]. P. Arena s’est appuyée sur ce point sur une reprise partielle par G. Cariou 2009 (p. 484‑486) des analyses de A. Berlan‑Bajard 2006 (p. 326‑348), sur la symbolique des sujets historiques ou pseudo‑historiques des premières naumachies. Ces spectacles doivent aussi beaucoup à l’influence de l’iconographie de la victoire des souverains hellénistiques, et plus spécifiquement à celle du char funèbre d’Alexandre le Grand (A. Berlan-Bajard 2006, p. 303-310).

[16]. Les recherches les plus détaillées sur ce point ont été menées par G. Cariou 2009, p. 47-109.

[17]. Elle est empruntée à R. Taylor, « Naval Battle Shows and Aquacades » dans A. Futrell, T. Scanlon éds., The Oxford Handbook Sport and Spectacle in the Ancient World, Oxford 2020, p. 4.

[18]. P. Arena attribue toutefois à G. Cariou 2009 des conclusions déjà dégagées par Ch. Huelsen (Il Gaianum e la naumachia Vaticana, DPAA, II, 8, 1903, p. 355-387) en ce qui concerne l’identification de la naumachie avec l’édifice des Prati, et par A. Berlan‑Bajard 2006, p. 212-213 et 253‑254 en ce qui concerne l’évolution du spectacle vers des principes plus proches de ceux de la gladiature, ou plutôt du combat gregatim d’amphithéâtre.

[19]. F. Grosser, Darstellungen von Wagenlenkern in der römischen Kaiserzeit und frühen Spätantike, Wiesbaden 2021 (à paraître).

[20]. A. Berlan-Bajard, Images, spectacles et pouvoir à Rome. Les scènes historiques et mythologiques dans les munera, Bordeaux 2019 ; S. Forichon, Les spectateurs des jeux du cirque à Rome (Ier siècle a.C.-VIe siècle p.C.) : passion, émotions et manifestations, Bordeaux 2021.