< Retour

Cet ouvrage est la publication de la thèse retravaillée et augmentée d’Alice Waldner, portant sur la datation des différentes phases de construction de l’Embolos inférieur d’Éphèse à partir de la céramique retrouvée en fouille[1], soutenue en 2009 à l’Université de Vienne. Dans le cadre de son doctorat, l’auteure a été amenée à participer au projet d’étude de l’Österreichisches Archäologisches Institut portant sur l’Embolos d’Éphèse, rue et quartier centraux de la métropole antique. Le cœur de l’ouvrage est constitué par l’analyse rigoureuse d’un fonds céramique très important, soit l’ensemble du matériel retrouvé lors des différentes campagnes de fouilles qui se sont déroulées entre 1989 et 1999 dans la rue des Courètes et ses abords immédiats. Les bornes chronologiques de cette étude s’étendent de l’époque hellénistique à l’époque byzantine[2], offrant ainsi un panorama de l’évolution de la partie basse de l’Embolos sur une dizaine de siècles, grâce à l’analyse et la datation stratigraphique du matériel retrouvé lors des fouilles des différents monuments bordant la partie basse de la rue principale de la cité

A. Waldner débute par une rapide présentation de l’Embolos, illustrée par de très beaux plans. Celui-ci constitue le cœur de la cité d’Éphèse, métropole antique d’Asie Mineure fondée par Lysimaque en 294 avant notre ère, qu’il nomma tout d’abord du nom de sa femme, Arsinoéia. Le quartier central de la cité se structure de part d’autre de la rue des Courètes, voie principale de la ville, délimitée à l’ouest par la Tetragonos agora et sa porte monumentale et à l’est par l’agora supérieure ou Marché d’État. Le nom usuel de la rue a été donné par les archéologues à cause de la présence, dans sa partie nord, des bâtiments abritant la magistrature éponyme, notamment le prytanée dans lequel fut retrouvée une inscription honorifique mentionnant directement les Courètes. La rue des Courètes ou Embolos inférieur fait le lien entre les deux parties les plus importantes de la cité, la partie haute, centre économique et politique de la cité, et la partie basse, centre commercial et portuaire. La rue, longue d’un peu plus de 200 mètres, a la particularité d’être la seule à ne pas s’inscrire dans le plan orthogonal de la cité, coupant en diagonale de nombreux îlots d’habitations. La rue prend la forme d’une voie monumentale, bordée dans sa partie sud par de nombreux monuments honorifiques, fontaines et mausolées, dont les plus anciens datent de la fondation hellénistique. Ceux-ci ont retenu l’attention des archéologues autrichiens depuis le début du XXe siècle et ont bénéficié de nombreuses campagnes de fouilles dont les trouvailles sont reprises et analysées ici par A. Waldner.

A. Waldner poursuit son étude par un bref rappel de l’histoire des fouilles pratiquées dans la zone (p. 21-29). Une partie de la voie sacrée fut découverte en 1863 par J. T. Wood, lors de recherches visant à mettre au jour les vestiges du grand temple d’Artémis. La partie centrale de cette via sacra, formée par la rue des Courètes est, quant à elle, dégagée par les archéologues autrichiens dès 1904. À partir des années 1950, la rue principale éphésienne et ses monuments sont systématiquement et scientifiquement fouillés lors de campagnes régulières. Ce rappel historiographique est ponctué par quelques photographies d’époque, permettant d’apprécier le début des fouilles archéologiques sur le site.

Nous entrons ensuite dans le cœur de l’analyse d’A. Waldner (p. 31-161). Chaque monument d’importance bordant la rue des Courètes, principalement dans sa partie sud-ouest, est ici minutieusement analysé. A. Waldner reprend pour chaque édifice les différentes informations et trouvailles faites lors des fouilles les plus récentes en y précisant notamment l’emplacement de découverte de chaque fragment et tesson de céramique présent dans son catalogue très exhaustif. C’est sur cette base céramique qu’elle propose ensuite une datation stratigraphique précise de chaque monument de la rue des Courètes en y détaillant chacune de ses phases chronologiques. Les plans, restitutions, coupes et photographies présents dans le texte facilitent grandement la compréhension et la contextualisation des propos de l’auteure.

C’est tout d’abord sur une grande fontaine hellénistique, et son matériel, datant du IIIsiècle av. J.-C. que se porte l’attention de l’auteure, il s’agit là du plus ancien bâtiment de la rue des Courètes (p. 31-43). Ensuite nous retrouvons un rapport précis de la localisation et de l’analyse des fragments céramiques et du matériel retrouvés lors des fouilles du grand Hérôon, construit dans le 2e quart du Ier siècle av. J.-C. (p. 44-89), que l’on interprète comme un monument dédié au fondateur mythique de la cité, Androklos. Le bâtiment suivant, nommé par les archéologues, Octogone, vient s’élever à l’est de l’Hérôon. Monument particulièrement impressionnant par sa taille et par son décor, comme on peut le constater grâce aux magnifiques reproductions des plans, aux photos et aux reconstitutions du bâtiment. Il s’agit d’un édifice funéraire datant de la seconde moitié du Ie siècle av. J.-C. (p. 89‑106). On y retrouve en effet la tombe d’une jeune femme, les archéologues interprétant ce bâtiment comme le monument funéraire d’Arsinoé IV. L’auteure s’arrête ensuite sur l’analyse du matériel retrouvé lors des fouilles de l’Hexagone (p. 106-109), autre monument polygonal datant également de la période augustéenne, mais de plus petites dimensions. Cet Hexagone faisait très certainement partie d’un Nymphée, en corrélation avec le monument funéraire d’Arsinoé IV. Le chapitre suivant est consacré à l’analyse du matériel retrouvé au sein de deux fontaines hellénistiques (p. 109‑128). Enfin une dernière partie conséquente passe en revue les découvertes faites lors des fouilles de la Kuretenhalle (p. 129-161). Il s’agit d’un portique bordant la partie nord de l’extrémité occidentale de la rue des Courètes, reliant la rue au prytanée. A. Waldner met en exergue les différentes phases de constructions du portique, qui s’étendent de la période tardo-hellénistique à l’époque byzantine. L’auteure présente également les différentes phases et niveaux de la rue en elle-même à travers une étude stratigraphique issue des différentes fouilles et sondages, datées grâce aux restes céramiques retrouvés dans les différentes couches de remblais.

Un bref excursus de l’auteure ponctue cette analyse du matériel retrouvé lors des fouilles, dans lequel A. Waldner propose une « réflexion technologique et typologique de la rue des Courètes » (p. 163-166). Plus clairement on y retrouve brièvement quelques informations techniques et caractéristiques essentielles. Ainsi la rue des Courètes court sur 216 mètres, d’une largeur oscillant de 6 à 8 m, bordée sur une partie par un portique d’une largeur de 3,5 à 5 mètres. La rue accuse également une forte pente, d’environ 10,5 %, descendant de la ville haute à l’est vers le port à l’ouest. S’ensuivent quelques paragraphes concernant la catégorisation de la rue en tant que « plateïa » ainsi que son statut dans la juridiction viaire romaine. La rue n’est pavée pour la première fois que tardivement, probablement à l’époque domitienne, par de larges dalles de marbre. Au VIe siècle la rue des Courètes bénéficie d’un nouveau pavement, également composé de marbre.

Á partir de ce matériel de fouilles et des travaux plus anciens menés par les équipes autrichiennes depuis le milieu du XXe siècle, A. Waldner propose une analyse et une interprétation historique des différentes phases chronologiques de la partie basse de l’Embolos éphésien (p. 167-175). Tout d’abord A. Waldner s’intéresse plus précisément à la période tardo‑hellénistique et à l’organisation de la rue à cette époque – sa place dans le quartier de l’Embolos, les différents édifices qui l’encadrent. Le plus ancien monument de la partie sud de la rue est la fontaine hellénistique, érigée au cours du IIIe siècle av. J.-C. et transformée en taberna au IVe siècle. L’Hérôon est quant à lui construit dans le second quart du Ier siècle av. J.-C., peut après les guerres de Mithridate. L’auteure discute ici l’hypothèse de l’attribution de l’Hérôon à Androklos et s’arrête sur le riche décor du monument. A. Waldner en arrive ensuite à ses conclusions concernant la partie sud de l’Embolos au début de l’époque impériale. Ce sont « l’Octogone » et « l’Hexagone » qui sont présentés ici. Les archéologues font de l’Octogone, de loin le plus important des deux édifices, un monument funéraire dynastique particulièrement riche. La tombe retrouvée au niveau du bâtiment est une sépulture féminine, attribuée à Arsinoé IV comme on l’a vu plus haut, morte en 41 av. J.-C. Dans la seconde moitié de l’époque impériale la rue bénéficie d’important travaux de réfections et de monumentalisation ; pavage de marbre, ajout de colonnades de part et d’autre de la rue…

Enfin, A. Waldner propose, dans un dernier bref chapitre, quelques paragraphes sur l’évolution des fonctions de l’Embolos au fil du temps. Dès la fondation de la cité, l’Embolos apparaît comme un lieu de première importance ; c’est en effet un axe principal qui voit défiler, jusqu’à l’époque impériale, la procession sacrée vers Ortygie. Ortygie est pour les Éphèsiens, le lieu de la naissance d’Artémis, situé dans les collines, à quelques kilomètres à l’ouest de la cité. C’est notamment là qu’ont lieu les Mystères d’Artémis. La voie sacrée bifurque vers Ortygie à l’extrémité de la rue des Courètes, faisant la liaison entre le lieu de naissance de la déesse et l’Artémision. À la fin de l’époque hellénistique et à l’époque impériale, la rue des Courètes apparaît comme un lieu de représentation civique puis impériale. Dans la seconde moitié de l’époque impériale la Kuretenstrasse se mue en rue à colonnades à l’instar de nombreuses grandes rues de cités micrasiatiques. A. Waldner remarque enfin qu’à l’époque byzantine la rue des Courètes change de fonction, abandonnant cet aspect monumental pour devenir une artère plus résolument tournée vers des activités commerciales et artisanales.

La qualité de l’ouvrage ne fait pas défaut. La mise en page, particulièrement soignée, offre une facilité de lecture très agréable et l’insertion régulière de nombreuses illustrations dans le texte permet une compréhension aisée des propos de l’auteure et une contextualisation facile des différents monuments et vestiges étudiés. Ainsi de nombreuses cartes et plans de facture remarquable, souvent en couleurs, permettent de reconstituer facilement la topographie et l’histoire de la construction et du développement de la rue des Courètes.

La précision et l’exhaustivité du catalogue dressé par A. Waldner méritent d’être soulignées. Plus de la moitié de l’ouvrage est consacrée au répertoire des nombreux fragments, principalement céramiques, retrouvés lors des différentes fouilles ayant eu lieu au niveau de la rue des Courètes (p. 195-368). L’agencement du catalogue suit l’évolution du texte et est référencé par son contexte de découverte, lors des fouilles des différents monuments ponctuant la rue.

Chaque fragment est précisément catalogué. Chacun bénéficie également d’une ou plusieurs illustrations (plans de coupe, profils, dessins typologiques et nombreuses photographies couleur des tessons) que l’on retrouve à la fin d’ouvrage, constituée par plus de 80 pages de planches de très grande qualité (Pl. 1 – 87). De nombreux tableaux (p. 369‑385) présentant différentes informations sur tous les fragments étudiés ici ainsi que leur classement chronologique viennent compléter ce catalogue très précis, permettant une approche comparative efficace. Une bibliographie alphabétique très soignée et fournie concernant son travail d’analyse et la rue des Courètes est également proposée par l’auteure dans ses annexes, aux p. 386-402.

Les publications précédentes concernant la rue des Courètes étaient principalement composées des rapports des différentes campagnes de fouilles menées sur plusieurs points précis de la zone, notamment sur les nombreux bâtiments et monuments hellénistiques qui la bordaient. Ainsi quelques articles sont disséminés dans les différentes revues archéologiques, principalement autrichiennes, au fur et à mesure des découvertes[3].

Une première publication de l’ÖAI, parue en 2009 et mettant l’accent sur cette partie de la cité antique, est constituée par les actes d’un symposium en l’honneur de Hilke Thür, consacrés aux résultats des nouvelles recherches effectuées par l’ÖAW sur la Kuretenstrasse[4], réunissant un grand nombre d’articles issus des différentes campagnes de fouilles sur le site. Chaque fouilleur en charge du dégagement des différents monuments ponctuant la rue des Courètes y propose en effet un article consacré à ses découvertes. Alice Waldner elle-même y proposait déjà un article dont le sujet portait sur la datation des deux monuments d’époque augustéenne que sont l’Octogone et l’Hexagone[5].

En réunissant les différentes informations tirées des fouilles, notamment celles auxquelles elle a participé[6], en y ajoutant son analyse titanesque de chaque fragment de céramique dont on ne peut être qu’admiratif, Alice Waldner apporte une contribution particulièrement précieuse à la compréhension de l’évolution de la rue des Courètes à travers le temps sur une base documentaire céramique très précise et facilement accessible grâce à son catalogue et à ce volume des Forschungen in Ephesos. La datation précise des différentes phases de construction de l’Embolos inférieur permet une vision diachronique de l’organisation de la rue des Courètes. Néanmoins l’attention de l’auteure se focalise principalement sur la période tardo-hellénistique et le tout début de l’époque impériale, laissant le lecteur sur sa faim quant aux époques impériales plus tardives et à l’époque byzantine.

L’ouvrage d’A. Waldner est remarquable par sa précision et sa rigueur scientifique. L’étude céramique est plus que minutieuse, et lui a permis de proposer une datation stratigraphique très précise des différentes phases de construction de la rue des Courète, affinant ainsi la chronologie existante. Cette étude a également le mérite de réunir un grand nombre d’informations éparses en ce qui concerne les fouilles de la rue des Courètes et des différents monuments l’encadrant. Le cœur du livre reste très technique et principalement porté sur l’analyse des fragments d’objets céramiques retrouvés dans les stratigraphies des différentes fouilles, ce qui peut en rendre la lecture assez ardue pour qui n’est pas germanophone et versé dans l’étude de la céramique.

Nous pouvons néanmoins regretter le peu pages accordées à l’interprétation plus générale de l’organisation et de la fonction de la rue principale de la cité, ainsi qu’à l’histoire de celle-ci, qui remonte bien avant la fondation de Lysimaque et permet de comprendre la place importante qu’elle occupe dans la cité hellénistique et romaine. Comme cela est brièvement mentionné dans l’introduction d’A. Waldner, la rue des Courètes suit le tracé d’une voie bien plus ancienne, dont les premières traces remontent au début de l’époque archaïque. Avant la fondation du tout début de l’époque héllenistique, l’emplacement de la cité de Lysimaque était notamment occupé par une vaste nécropole archaïque et classique, que les archéologues autrichiens ont nommée « Ringnekropol » en raison de sa forme d’anneau enserrant la colline du Panayır Dağ, l’antique Mont Pion. La rue des Courètes fait alors partie de la vaste voie s’élançant depuis l’Artémision pour venir ceindre le Panayır Dağ, formant une boucle aboutissant également au grand temple d’Artémis. Le caractère sacré de cette voie dès l’époque archaïque est indubitable et de nombreuses preuves viennent confirmer cette hypothèse. Cette route apparaît également comme le lien entre les différentes communautés primitives formant la cité archaïque, puisqu’elle unit le sanctuaire autochtone d’Artémis, au village de Smyrna et à la colonie de Koressos. L’importance et l’ancienneté de cette voie sont particulièrement visibles dans l’urbanisme hellénistique, puisqu’elle apparaît clairement comme la seule rue qui ne s’inscrit pas dans le plan strictement orthonormé de la cité de Lysimaque. Mentionné également par A. Waldner, le caractère sacré de la rue des Courètes est un élément essentiel et constitutif de l’Embolos d’Éphèse. Cette rue est en effet la grande voie processionnelle éphésienne, lieu de passage des grands défilés en l’honneur d’Artémis ponctuant le calendrier éphésien, expliquant par-là l’importance de la rue et l’attention particulière portée à sa monumentalisation. La présence du Triodos ou carrefour sacré, à l’extrémité ouest de la rue des Courètes, contribue à faire de la Kuretenstrasse un lieu clé de la vie religieuse de la cité, car la voie sacrée s’y sépare en plusieurs branches, dont l’une conduit vers Ortygie, empruntée par la procession d’Artémis et les Courètes y allant célébrer les Mystères. L’existence du Triodos est avérée bien avant le synoecisme de Lysimaque et constituait déjà un point important de la topographie civique aux époques antérieures[7].

Les recherches concernant l’Embolos et la rue des Courètes gagneraient ainsi à s’intéresser aux hautes époques et à la formation du tracé de cette « proto » rue des Courètes, ainsi que de ses différentes fonctions aux époques archaïques et classiques, qui influencent encore fortement à l’époque tardo-hellénistique et impériale. Notamment sa fonction de voie funéraire et sacrée, attestée dès l’époque archaïque, qui transparaît encore à l’époque hellénistique et impériale, par la construction des différents édifices analysés ici, tous tournés vers la mémoire, formant autant de mausolées particulièrement monumentaux[8].

 

Antonin Jourdren, Université Bordeaux Montaigne, Ausonius – UMR 5607

Publié dans le fascicule 2 tome 124, 2022, p. 620-624.

 

[1]. A. Waldner, Keramische Evidenzen zur Baugeschichte des unteren Embolos von Ephesos, Vienne 2009.

[2]. Comme le sous-titre de l‘ouvrage le précise: « Archäologishe Evidenzen zur Baugeschichte des unteren Embolos in Ephesos von der lysimachischen Gründung bis in die Byzantinische Zeit ».

[3]. Notamment dans le Jahreshefte des Österreichischen Archäologischen Institutes in Wien.

[4]. S. Ladstätter dir, Neue Forschungen zur Kuretenstrasse von Ephesos: Akten des Symposiums für Hilke Thür vom 13. December 2006 an der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Vienne 2009.

[5]. A. Waldner, « Heroon und Oktogon. Zur Datierung zweier Ehrenbauten am unteren Embolos von Ephesos » Ibid., p. 283-315.

[6]. D. Iro, H. Schweiger, A. Waldner, « Die Grabungen des Jahres 2005 in der Süd- und Nordhalle der Kuretenstraße. Ausgewählte Befunde und Funde » Ibid., p. 53-87.

[7]. D. Knibbe, « Via Sacra Ephesiaca , New Aspects of the Cult of Artemis Ephesia » dans H. Koester éd, Ephesos Metropolis of Asia, An Interdisciplinary Approach to its Archaeology, Religion, and Culture, Valley Forge 1995, p. 141.

[8]. H. Thür, « The Processional Way in Ephesos as a Place of Cult and Burial » ibid, p. 157-199.