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Avec ce troisième tome – pour les deux premiers voir, dans cette revue, 99 (1997) p. 280, et 104 (2002) p. 594 – Marc Reydellet a mené à bonne fin son édition des poèmes de Venance Fortunat (ci-dessous V. F.). Outre les trois derniers livres de poésies, le volume contient l’Appendice – pour les numéros XXXII à XXXIV de l’édition Leo voir p. 163 n. 128 – et les 360 vers In laudem sanctae Mariae et un Index des noms (personarum/ gentium et locorum) pour les trois parties. A part quelques lettres en prose, le livre X contient un commentaire sur le Pater noster en prose (X 1, avec la première traduction !), le livre XI une exposition du Credo (XI 1).
Le lecteur trouvera encore des sujets gracieux, sur une maison en bois (IX 15), sur la cathédrale de Tours et saint Martin (X 4), des reflets d’un voyage sur la Moselle (X 9), le plaidoyer en faveur d’une jeune captive (X 12), quelques vers dédiés à Armentaria, mère de Grégoire de Tours (X 15). Au plaisir de lire et d’étudier l’oeuvre complète …

Quelques remarques :
IX 2, 78 qui dedit et recipit : cf. Iob 1, 21 (allusion seulement en n. 50) ;
IX 7 manque une explication quelconque pour la conclusion incomplète selon toute apparence ;
IX 14 « Sur la poutre de la basilique de saint Laurent » : un miracle semblable est décrit dans la Vita Galli II 1189-1209 (MGH Poetae II p. 458 sq.), repris par Wetti (Vita Galli 27) et Walahfrid (Vita Galli 1, 27 ; les deux textes sont édités dans MGH Mer. IV).
Pour reprendre II 5, ébauche incomplète d’un poème figuré (cf. V 6, 8-16 sur la composition d’un tel poème) : voir Ernst Hellgardt, Zum Problem symbolbestimmter und formalästhetischer Zahlenkomposition in mittelalterlicher Literatur, München 1973, p. 298 n. 100a (avec renvoi à Bernhard Bischoff, Mittelalterliche Studien II, Stuttgart 1967, p. 276 et 294). Dieter Blume a proposé des compléments à la liste des manuscrits utilisés par Reydellet (Walter Berschin / Dieter Blume, « Dinamius Patricius von Marseille und Venantius Fortunatus » dans : Mentis amore ligati. Festschrift für Reinhard Düchting. Heidelberg 2001, p. 19-40 ; Appendix p. 30‑32). Il fournit aussi des précisions au sujet de l’origine des témoins et de leur rapport entre eux.
Finalement, je voudrais signaler, avec la permission dévouée de M. le Dr. Hugo Beikircher, rédacteur général du Thesaurus linguae Latinae à Munich, les annotations les plus significatives dans l’exemplaire de l’édition de Friedrich Leo conservé à la bibliothèque du ThlL, dues aux philologues engagés à cet institut :
II 1, 15 cf. Vulg. psalm. 1, 3 – IIIIIIIII 17, 8 levor.] levor : – IV 4, 18 tuenda] tuendi ? – IX 7, 13 melodes] melodos – X 6, 35 sq. 99 cf. IV reg. 5, 10 – X 6, 49 regenti] rigenti – X, 19, 15 ducis] ducés ? – app. 1, 94 curae] horae ? – app. 17, 5 singula] saecula?
La note la plus remarquable concerne, avec changement de ponctuation, XI 7, 5 sq. benigna, quod minus inpendi, tu famulare velis : « = quod nihil/ non impendii est – was keine Aufopferung kostet » (« ce qui ne demande aucun sacrifice »).

Mechthild Pörnbacher