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Cet ouvrage collectif est le dixième volume de la série Epistulae antiquae consacrée à l’épistolaire antique et à ses prolongements européens. Ces dix publications constituent les actes des différents colloques organisés tous les deux ans, depuis 1998, par un collectif de latinistes de l’université de Tours : les cinq premiers volumes, sur des sujets libres, ont été publiés aux Éditions Peeters (2000-2008), les suivants, sur des thèmes particuliers, l’ont été aux Presses Universitaires François‑Rabelais. Sont ainsi parus successivement : Les écritures de la douleur (2010), La présence de l’histoire (2012), Conflits et polémiques (2015), Conseiller, diriger par lettre (2017).

Dans ce nouveau volume, issu du colloque international tenu à l’université de Tours les 16 et 17 novembre 2017, vingt-quatre contributeurs s’intéressent aux rapports complexes que la lettre d’auteur entretient avec l’œuvre, définie comme « projet littéraire », « composition en cours » ou « ouvrage achevé ».

Les quatre premières contributions envisagent la lettre comme « atelier de l’œuvre et “avant-texte” ». François Guillaumont, « La présence des traités de Cicéron dans sa correspondance », a recensé toutes les allusions aux traités rhétoriques et philosophiques de l’Arpinate qui figurent dans ses lettres ad Familiares et à Atticus, de manière à définir plus particulièrement le rôle que cet ami privilégié a pu jouer auprès de Cicéron dans l’élaboration et la publication de ses œuvres philosophiques (p. 31-52). Pierre Descotes, « De Macedonius à Théodose : l’influence d’un échange épistolaire sur le cinquième livre du De ciuitate dei », s’appuie sur un corpus plus restreint (les epistulae 152-155) qui lui permet de démontrer comment Augustin s’est servi d’un échange épistolaire apparemment anecdotique avec le vicaire impérial d’Afrique, pour approfondir sa réflexion sur le sens de la justice et du pardon dans une société chrétienne, réflexion qui prendra toute son ampleur dans le portrait de Théodose, sommet de la première section de la Cité de Dieu (p. 53-69). Avec la contribution suivante, « Casanova épistolier ou les lettres accompagnatrices de l’Histoire de ma vie : éternalisation ou autodafé ? », Sophie Rothé nous fait entrer dans les contradictions d’une correspondance indissociable de la genèse de mémoires encore inédits, qui doivent permettre à l’écrivain libertin de fixer pour la postérité ses plaisirs de jeunesse afin de conjurer les affres du vieillissement, mais dont l’érotisme « cynique », indice d’une liberté littéraire de mieux en mieux assumée, risque de freiner la publication (p. 71-87). Maria Chiara Morighi, en étudiant « Italo Svevo, des lettres à l’œuvre », souhaite apporter un démenti au prétendu « silence » auquel se serait abandonné le romancier italien pendant un quart de siècle, entre la publication de Sénilité (1898) et celle de La conscience de Zeno (1923) : si tout discours littéraire se trouve effectivement exclu des lettres qu’il adresse à Livia Veneziani, sa femme, ces lettres n’en constituent pas moins le lieu d’une réflexion continue sur de nombreuses thématiques qui se trouveront réélaborées beaucoup plus tard dans ses ouvrages (p. 89-106).

Sept communications sont ensuite consacrées au « discours sur l’œuvre : avant-propos et “après-propos” ». Déborah Roussel, « Tristes II et Ars amatoria : lectures croisées de la lettre et de l’œuvre d’Ovide », propose deux démarches complémentaires : d’une part, elle rappelle que la posture adoptée par Ovide au début de sa lettre à Auguste (Tr. II), celle d’un poète soumis à l’autorité impériale, évolue en une « leçon de lecture » à l’intention de l’empereur, pour qu’il puisse mieux juger de l’Art d’aimer ; de l’autre, elle relève dans l’Art d’aimer des indices qui autorisent à relire cette lettre à Auguste comme une critique dissimulée de sa personne et de son règne, en particulier de ses conquêtes militaires et de ses tentatives pour réformer les mœurs (p. 109-126). Si nous recevons une injure de quelqu’un dont nous avons auparavant reçu un bienfait, sommes-nous délivrés de toute dette de gratitude ? Pour Aldo Setaioli, « La Lettre 81 de Sénèque et l’apostille au De beneficiis », le philosophe latin aborde cette question sans différence de fond entre son traité et sa lettre ; la comparaison entre ces deux formes d’expression invite toutefois à lire la lettre comme un ajout au traité, ajout dans lequel l’idée de vengeance a disparu, tandis que la figure du Sage stoïcien s’est humanisée, mais sans rien perdre de son idéal de perfection morale (p. 127-142). Ida Gilda Mastrorosa, « ‘Qualis in castrensi contubernio’ : l’appel épistolaire de Pline l’Ancien à l’empereur Titus », dévoile, à travers la lettre qui sert de préface à l’Histoire Naturelle, la stratégie de l’encyclopédiste face à son dédicataire : il évoque leur « camaraderie militaire » commune, puis les qualités d’orateur du prince et sa propension à la clémence, pour gagner finalement sa reconnaissance, en vue peut-être d’être promu à une charge administrative susceptible de satisfaire ses ambitions (p. 143-158). À propos d’« Un discours de Pline le Jeune au sénat : le De Heluidi ultione (Ep. IX, 13) », Nicolas Drelon met en lumière l’apport de la lettre au discours : en 97, le Discours sur la vengeance d’Helvidius témoigne du souci qu’a Pline le Jeune de faire oublier les faveurs dont il a bénéficié à l’époque de Domitien ; dix ans plus tard, la lettre IX, 13 apparaît comme une réécriture des événements propre à magnifier la figure de Pline le Jeune, sorte d’orateur héroïque, héritier des valeurs romaines traditionnelles et illustration de l’idéologie trajane (p. 159-176). Marlène Kanaan, à propos de « Deux lettres de Grégoire de Nysse sur son Contre Eunome », défend l’idée d’un « croisement des genres littéraires » en analysant comment les pièces 15 et 29 du corpus épistolaire de l’auteur chrétien touchent « au pendant et à l’après-œuvre » : elles permettent de replacer l’ouvrage dans les débats autour des thèses néo-ariennes de la fin du IVe siècle, et de mettre en lumière certaines étapes de sa genèse et de sa réception (p. 177-189). Alberto Ricciardi, « Lettres de préface, de dédicace et œuvre. Quelques remarques sur Raban Maur », s’appuie essentiellement sur les écrits de cet intellectuel de l’âge carolingien, moine et abbé de Fulda, devenu archevêque de Mayence, pour étudier d’abord selon quelles modalités variées ses épîtres préfacielles ou dédicatoires se trouvent insérées dans ses œuvres, puis quel type de relation entre l’auteur et son dédicataire elles mettent en jeu, dans un contexte politique difficile, en même temps qu’elles permettent à l’écrivain d’assurer la promotion de son travail (p. 191-204). Dans sa contribution intitulée « Leonardo Bruni Aretino et sa traduction de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote au sein des Lettres familières », Laurence Bernard-Pradelle démontre que, loin de faire double emploi avec son De interpretatione recta, les huit lettres que l’humaniste et chancelier florentin a consacrées à sa traduction de l’ouvrage du philosophe antique sont complémentaires de son grand traité : quand ce dernier prend l’aspect d’un essai théorique, les lettres ne se départissent jamais de leur ancrage historique et reviennent sans cesse sur un point précis de traduction (p. 205-225).

Quatre autres contributions sont regroupées sous la rubrique : « La lettre faite œuvre, ou l’œuvre adressée ». À partir de l’expression « meum opus es » (Sen., Ep. 34, 2), employée à propos de Lucilius, Élisabeth Gavoille étudie « La lettre comme œuvre de vie philosophique chez Sénèque » : si cette expression peut être comprise comme référence métonymique à l’« ouvrage » que la postérité associera au nom de Lucilius, elle suggère surtout le « travail » de direction spirituelle mené par l’auteur tout au long de sa correspondance. Encore s’agit-il moins pour Sénèque de jouer un rôle de Pygmalion que de présenter ses lettres comme une ascèse philosophique, œuvrant sur l’écrivain lui-même autant que sur son destinataire, et permettant de progresser à deux sur la voie de la perfection morale (p. 229-248). Rémy Poignault s’intéresse à « L’autorité auctoriale dans la correspondance de Fronton », c’est-à-dire au dialogue que ce « nouveau Cicéron » entretient, à la fin du IIIe siècle, avec Marc Aurèle et Lucius Verus, ses élèves princiers. Il apparaît ainsi comme un critique littéraire dont l’autorité est celle d’un maître, mais un maître susceptible de soumettre lui aussi ses œuvres au jugement d’autrui, et de se confronter à d’autres formes d’autorité, goût du public ou volonté du souverain (p. 249-268). Fanny Oudin, « L’épistolier au Moyen Âge : du livre de lettres à l’auteur de lettres », décèle dans l’entreprise qui consiste à réunir un certain nombre de missives pour former un recueil – c’est-à-dire un « épistolier » au sens médiéval –, l’origine d’une nouvelle figure auctoriale, celle de l’auteur d’une correspondance littéraire – c’est-à-dire l’« épistolier » au sens moderne. On voit ainsi se modifier les rapports entre « mandateur » et « rédacteur », entre « signataire » et « correspondant », en même temps qu’apparaît un nouvel intervenant, l’« éditeur » de lettres (p. 269-293). Jeanine De Landtsheer, « Juste Lipse et la publication de sa correspondance », s’appuie sur la correspondance de l’humaniste flamand pour retracer la genèse de ses Epistolarum centuriae, ses lettres dont deux premières « centuries » furent publiées à Leyde, entre 1586-1590, et huit autres à Anvers : six de son vivant, entre 1600-1602, et deux après sa mort, en 1607. La centaine de lettres échangées avec son imprimeur Johannes Moretus, ou avec le fils et assistant de celui-ci, est particulièrement éclairante pour comprendre un projet littéraire qui touche ici au processus d’impression (p. 295-311).

Les six contributions suivantes brossent le « portrait de l’épistolier en auteur ». Étienne Wolff, « Les lettres de Pline le Jeune sur ses propres œuvres », prend en compte l’ensemble de la correspondance de l’écrivain latin – correspondance qui constitue en elle‑même une œuvre littéraire revue et corrigée pour la publication –, afin de montrer qu’elle contribue à sa propre gloire, dans le domaine politique comme dans celui de l’éloquence et de la poésie (p. 315-325). Dans « Jérôme épistolier : confidences et autoportrait d’un auteur », Aline Canellis explique comment les quelque cent missives écrites par Jérôme dévoilent le travail du traducteur et de l’exégète en son « atelier », en même temps qu’elles constituent comme un « miroir » de ses ouvrages, jusqu’à faire émerger la figure auctoriale d’un homme en quête de la vérité, dans son activité d’écrivain comme dans sa lutte contre les hérésies (p. 327‑344). Jean Schneider, « La propriété littéraire dans les lettres de Jean Tzetzès : un avantage disputé », souligne l’âpreté avec laquelle l’auteur byzantin du XIIe siècle fait valoir son identité littéraire : c’est qu’il fait partie des écrivains qui doivent vivre de leurs productions, ce qui implique de sa part qu’il sache à la fois se défendre contre ceux qui les dénigrent, et répondre à ceux qui cherchent à les lui usurper (p. 345-360). Viviane Mellinghoff-Bourgerie, « Remarques sur la relation entre lettre et œuvre au début du XVIIe siècle. Une comparaison entre François de Sales et Agrippa d’Aubigné », étudie l’interaction complexe entre la lettre et l’œuvre chez chacun des deux écrivains : si la « théâtralisation du moi » est restée pour le combattant huguenot l’objectif implicite de sa correspondance comme de ses ouvrages, dans le cas de l’écrivain et épistolier catholique, c’est la volonté hagiographique de ses éditeurs qui a longtemps dissimulé l’expression sincère de sa personnalité (p. 361‑388). Marianne Charrier‑Vozel, « L’œuvre à l’épreuve du bavardage épistolaire : les lettres de Mme de Graffigny à Devaux », s’intéresse au dialogue poursuivi entre 1738 et 1758 par les deux écrivains, dialogue fait de disputes et de réconciliations, dans lequel Devaux compte sur la recommandation de Mme de Graffigny pour réussir dans les milieux littéraires, tandis que celle-ci soumet ses ouvrages au jugement de son ami et lui expose les vicissitudes de la célébrité (p. 389-402). Christine Dupouy, « Philippe Jaccottet, entre disciple et maître – ami », passe en revue les relations complexes du poète avec plusieurs de ses correspondants : Gustave Roud et Ungaretti, ses aînés, avec lesquels il s’entretient de poésie et de traduction ; Pierre-Albert Jourdan, son contemporain méconnu, auprès de qui il fait figure d’autorité littéraire ; Dhôtel, enfin, un professeur de philosophie qui trouvera en lui son « grand ami lecteur et poète » (p. 403-425).

Les trois dernières contributions s’intéressent à des lettres ou à des œuvres « à la recherche de l’auteur ». Mathilde Cambron‑Goulet, « Refuser l’auctorialité : le cas des Entretiens d’Épictète dans la lettre d’Arrien à Lucius Gellius », revient sur l’épître préfacielle dans laquelle Arrien adopte face à son destinataire la posture de l’« auteur malgré lui », à propos d’un ouvrage qu’il présente comme des « notes éparses » – non comme un texte travaillé – , qu’il a rassemblées à des fins privées – non pas publiques –, et dont il se refuse par conséquent à assumer lui‑même l’autorité (p. 429-445). Céline Lamy, « Quand les lecteurs se faisaient auteurs : le cas des lettres insérées dans les périodiques du premier XVIIIe siècle », prend l’exemple des gazettes, des journaux savants et des journaux mondains, pour montrer qu’ils constituent un « espace ouvert » dans lequel s’estompent les frontières entre le « lecteur-contributeur », qui se fait auteur sans composer une œuvre entière ni recourir à un éditeur, et le journaliste, qui peut aller jusqu’à s’effacer en prétendant recevoir une lettre qu’il a lui-même écrite (p. 447-462). Emmanuelle Terrones, « ‘Mein lieber Navid’ : la lettre dans l’œuvre de Navid Kermani Dein Name », révèle la place qu’occupent, dans cette autofiction contemporaine (2011), les multiples citations de lettres reçues ou écrites, ainsi que les citations de correspondances d’écrivains, comme Hölderlin et Jean Paul : entre documents pour une « littérature-vérité » et éléments d’une « autoréflexion » du créateur, elles contribuent à l’élaboration d’une « littérature en dialogue » et illustrent les rapports ambigus de l’œuvre avec la mémoire et la mort (p. 463-481).

Le sujet d’étude choisi pour ce volume est assurément d’un grand intérêt, et l’introduction (É. Gavoille) remplit parfaitement sa fonction : elle replace le problème dans la perspective générale de « l’épistolaire » antique, puis définit avec beaucoup de clarté les termes litterae et epistula d’un côté, opus de l’autre (p. 19-22), et propose enfin un résumé des différentes contributions. Celles-ci touchent pour les deux tiers à la littérature grecque et latine, depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, mais sans négliger par ailleurs la littérature française et européenne, jusqu’à l’époque contemporaine. La présentation d’une matière si abondante ne va cependant pas sans ruptures ni retours en arrière : on passe sans transition d’Augustin à Casanova, d’Italo Svevo à Ovide, de Philippe Jaccottet à Épictète, et l’on aborde Pline le Jeune p. 159 avant d’y revenir huit chapitres plus tard (p. 315), après un détour par l’Antiquité tardive, le Moyen Âge et la Renaissance. Cette impression de disparité, inévitable dans un ouvrage collectif conçu sur une diachronie aussi large, aurait pu du moins être estompée : grâce à quelques renvois internes, par exemple entre les deux contributions consacrées à Pline le Jeune, dont la seconde laisse de côté « la manière dont il se présente […] comme un orateur courageux voire héroïque » (p. 318), ce qui était précisément le sujet de la première (cf. p. 162) ; surtout, il aurait fallu que cet ensemble si varié pût aboutir à une conclusion générale, ce qui n’est pas le cas ; à défaut, on aurait apprécié que l’index des passages cités (p. 483-493) ne fût pas limité aux seuls auteurs antiques, comme c’est le cas pour l’index thématique (p. 495-498), qui embrasse, lui, la totalité de l’ouvrage.

Le choix d’un plan thématique, s’il peut expliquer certains sauts chronologiques, n’en est pas toujours très satisfaisant pour autant, puisque plusieurs contributions, parmi les plus riches, auraient fort bien pu être rangées dans un autre chapitre que celui dans lequel nous les lisons. Ainsi, les pages de F. Oudin, en montrant que « la mise en recueil » des lettres « permet de constituer une œuvre, donc une figure d’auteur » (p. 293), ont assurément leur place dans le chapitre III (« La lettre faite œuvre… »), mais ne pourraient-elles pas aussi appartenir au chapitre IV (« Portrait de l’épistolier en auteur ») ? Si le fait qu’il s’intéresse « à la construction de l’éthos de l’auteur » (p. 390) justifie que l’article de M. Charrier-Vozel soit inséré dans ce même chapitre IV, ne s’attache‑t‑il pas aussi à montrer que « la correspondance échangée […] constitue cet espace où se dit et s’écrit une œuvre » (p. 394) et que « les lettres […] constituent ainsi l’œuvre écrite à quatre mains » (p. 399), ce qui est la ligne directrice du chapitre I (« La lettre, atelier de l’œuvre… ») ou celle du chapitre III (« La lettre faite œuvre… ») ? Nous pourrions multiplier les exemples : les rapports qu’entretiennent la lettre et l’œuvre sont à ce point complexes, que le découpage en rubriques thématiques risque de paraître assez artificiel. Dans le même ordre d’idées, on peut regretter, dans quelques rares contributions, l’absence de sous-titres, pourtant précieux pour suivre le raisonnement (A. Setaioli, C. Lamy), ou le choix d’une progression essentiellement chronologique, sans qu’un « problème » ait été véritablement posé (J. De Landtsheer, C. Dupouy).

Nous n’insisterons pas sur quelques maladresses et coquilles : p. 157, le texte latin traduit dans la n. 48 n’est pas complet ; p. 399, l’auteur reprend mot pour mot ce qu’il disait p. 390, et avec des références différentes dans les notes (respectivement n. 31 et n. 7) ; p. 445, l’avant-dernière phrase de la conclusion est incompréhensible : « Si l’attribution à Arrien de la Lettre à Lucius Gellius qui sert de préface, etc. » ; de même, à un degré moindre, p. 461 : « Ainsi, l’effacement non de l’auteur, mais de l’instance auctoriale, peut être considérée comme fonctionnelle (sic) etc. ». On voudra bien en revanche nous permettre de signaler deux ouvrages qui auraient pu trouver leur place parmi les références bibliographiques de ce riche volume : d’une part, La critique littéraire chez Catulle et les élégiaques augustéens, Louvain, Éditions Peeters, 2004, puisque les considérations de D. Roussel à propos d’Ovide semblent rejoindre celles que nous avions déjà développées dans ce livre (cf. troisième partie, chapitre V, en particulier p. 357-359, et p. 376-378) ; d’autre part, les actes du colloque consacré aux Pratiques latines de la dédicace. Permanence et mutations, de l’Antiquité à la Renaissance[1], dans lesquels nous avions rassemblé plusieurs contributions sur la « lettre préfacielle » ou l’« épître dédicatoire » : le lecteur trouvera également dans ces actes une communication de Carlos Lévy (p. 145-161) et une autre de Therese Fuhrer (p. 215-240), qui lui permettront de compléter les vues de F. Guillaumont sur les Académiques de Cicéron et celles de I. G. Mastrorosa sur la préface de l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien.

Ces quelques critiques ne remettent évidemment pas en cause la qualité du volume dirigé par É. Gavoille, ni l’importance de son apport à la question générale de l’autorité et de l’auctorialité, dans la littérature gréco-latine, mais aussi bien au-delà.

 

Jean-Claude Julhe , EA 4081 « Rome et ses renaissances »

Publié dans le fascicule 1 tome 123, 2021, p. 372-376

 

[1]. Paris 2014.