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La reprise de l’édition d’Arrien dans la C.U.F. est une excellente nouvelle. Les Entretiens ont été publiés entre 1945 et 1964 sous le nom d’Épictète ; mais de l’œuvre historique d’Arrien, seule l’Inde, qui forme le huitième et dernier volume de l’Anabase d’Alexandre, avait été éditée par Pierre Chantraine en 1927. Le lecteur français avait accès à l’élégante traduction de l’Anabase par P. Savinel[1] et à l’édition bilingue anglaise de la Loeb Classical Library[2] ; une édition bilingue française sera d’une grande utilité. Cette reprise est entamée par P. Goukowsky, spécialiste bien connu de l’histoire d’Alexandre, qui a déjà à son actif seize volumes de la C.U.F. (six de Diodore de Sicile, dix d’Appien) dont onze sont parus depuis 2006.

Le volume proposé par P. G. comprend une longue introduction (230 pages) présentant Arrien et son œuvre (105 pages), puis l’Anabase proprement dite (125 pages, dont les 20 dernières sont consacrées à la présentation philologique). Suivent la notice du livre I (50 pages) et le texte avec sa traduction (57 pages doubles), la notice du livre II (29 pages) et le texte avec sa traduction (47 pages doubles), puis les notes des livres I et II (respectivement 32 et 26 pages en petits caractères). Le volume ne comporte ni carte, ni index.

L’introduction commence par une restitution de la biographie d’Arrien (p. VII‑LXXII) : les sources antiques et byzantines et les témoignages épigraphiques sont rassemblés pour illustrer la brillante carrière de ce natif de Nicomédie adepte de stratégie, de chasse et de philosophie qui, après avoir été disciple d’Épictète, suivit le cursus honorum sous Trajan puis Hadrien, obtint le consulat en 129 et se retira à Athènes après la mort d’Hadrien. Le propos, riche, dense et savant, est obscurci par l’accumulation de citations grecques et latines dont les traductions ne sont données que pour la première sous-partie (p. VII-XX) ; cette pratique est plus gênante encore dans la Notice de l’Anabase, où des paragraphes entiers sont donnés sans traduction (par ex. p. CXXXIV-VII, 75 lignes de latin non traduit), alors même que, comme P. G. l’écrit lui‑même (p. CCXXXVII), l’ouvrage s’adresse à un public en grande partie peu formé aux langues anciennes. L’érudition dont fait preuve P. G. éloigne parfois le lecteur de l’objet de l’étude : les 26 pages (p. XLVII‑LXXII) consacrées à l’épigramme gravée sur le sphinx de Giseh et signée par un dénommé Arrianos, qui servent à échafauder l’hypothèse qu’Arrien aurait accompagné Hadrien en Égypte en 130-131 et que c’est à cette occasion qu’il aurait eu accès à Alexandrie au mémoire de Ptolémée (p. CLXIV-V), n’apportent en fin de compte pas grand-chose de solide à notre connaissance d’Arrien.

La seconde partie de l’introduction est consacrée à l’œuvre d’Arrien : P. G. présente les œuvres du « Nouveau Xénophon » en montrant combien la diversité de ses écrits (philosophie, stratégie, chasse et histoire) correspond à l’œuvre de son glorieux modèle. P. G. tente de restituer la chronologie de ces textes, problème très débattu et probablement insoluble ; il propose de dater l’Anabase des années 140‑145, auquel cas le texte aurait pu circuler dès l’installation d’Arrien à Athènes.

La notice de l’Anabase (93 pages) analyse le contexte et le projet de rédaction de l’œuvre, puis les sources utilisées par Arrien.

P. G. souligne avec justesse ce qu’a de paradoxal la fascination d’Arrien, disciple d’Épictète, pour Alexandre, modèle de fougue et de démesure. Il l’explique par des raisons politiques, Trajan ayant fait d’Alexandre son modèle, et des raisons personnelles, Arrien ayant suivi une carrière militaire qui l’a mené sur les pas d’Alexandre ; mais l’idéal stoïcien en cours dans un milieu où l’image d’Alexandre était plutôt dépréciée reparaît dans les critiques émises par Arrien sur son héros (p. CXX‑CXXIII).

Les sources sont traitées une à une. P. G. met légitimement en doute l’objectivité prêtée à Ptolémée, dont le mémoire – peu diffusé au demeurant – lui semble avoir été partial. Il voit en Aristoboulos un « agent de la chancellerie royale » (p. CLVIII) plutôt qu’un ingénieur. Néarque n’est utilisé que dans l’Inde et les auteurs d’autres λεγόμενα ne sont pas identifiés par Arrien. Quant à Quinte-Curce, qu’il situe à l’époque des Sévères, P. G. considère que les concordances entre son texte et celui d’Arrien indiquent que le texte latin est inspiré du grec.

Cette notice, pleine d’intérêt, présente toutefois des lacunes. Le plan de l’ouvrage n’est pas présenté ; les remarques sur la construction littéraire du récit et sur le style de l’auteur sont rares et dispersées. La réception et la transmission de l’œuvre dans l’Antiquité et à la Renaissance ne sont guère évoquées.

Le texte grec reprend globalement celui de l’édition d’A. G. Roos[3], qui a établi la généalogie des 39 manuscrits. Le stemma n’est pas donné, remplacé par un renvoi à Roos (p. CCVIII, n. 7). P. G. a collationné le principal manuscrit (A) et trois apographes (B, C et D) qui complètent utilement les lacunes de A, mal conservé et assez fautif. Roos n’avait eu que partiellement accès à C et D, mais P. G. ne fait pas la liste des apports de ces nouvelles collations. Il présente en revanche en détail la liste des sources indirectes disponibles pour les livres I et II (p. CCXIV‑XXVI) : Excerpta constantiniens, Souda, Eustathe, dont P. G. ne tire pas « grand profit » (p. CCXX), et extraits provenant de traités poliorcétiques. La notice, à laquelle manque une histoire des éditions et des traductions (celle de P. Savinel est entièrement passée sous silence), se conclut par quelques remarques sur la syntaxe d’Arrien (p. CCXXV‑VII) qui auraient mérité un développement plus ample, la thèse d’H. Tonnet[4] à laquelle renvoie régulièrement P. G. étant difficile d’accès. L’apport philologique de cette nouvelle édition semble résider surtout dans la suppression d’un certain nombre des conjectures insérées dans le texte par ses éditeurs successifs.

Le Conspectus siglorum qui suit est réduit : il ne cite pas les auteurs des corrections mentionnées dans l’apparat et adoptées dans le texte – les références figurent dans l’édition de Roos (liste p. LXV) ; l’édition de Roos elle‑même n’apparaît dans le Conspectus que dans sa version de 1907, sans les corrections apportées en 1967 par G. Wirth.

Ces éditeurs ne sont pas non plus cités dans la bibliographie (p. CCXXXI-CCXXXVII), peu commodément placée entre l’introduction générale et la notice du livre I. Elle comporte une première liste de 31 ouvrages dans une mise en forme particulièrement négligée (10 fautes d’orthotypographie en une page et demie), puis une partie rédigée commentant l’apport de quelques ouvrages fondamentaux, les études « citées à propos d’un point particulier » n’apparaissant que dans les notes. Le système bibliographique de Harvard, avec une bibliographie en fin de volume, aurait facilité l’accès aux références. Telle quelle, la bibliographie est trop réduite pour donner une image claire des études contemporaines sur Arrien.

Les notices des livres I et II sont des résumés critiques du texte qui suit. Épisode par épisode, P. G. compare les données du texte à celles de Diodore, Trogue-Pompée résumé par Justin, Plutarque, Quinte-Curce, parfois à la géographie de Strabon ou à d’autres sources évoquant ponctuellement les mêmes lieux ou événements.

La campagne d’Alexandre en Thrace et en Illyrie donne lieu à des explications topographiques minutieuses difficiles à suivre sans l’appui d’une carte ; les références données en notes à celles de A.B. Bosworth[5] (p. 33, n. 131 ; 207, n. 160) et de N.G.L. Hammond[6] (p. 23, n. 79) ne sont pas d’un grand secours pour le lecteur qui n’a pas ces ouvrages sous la main. À partir de ces deux références, P. G. tente de restituer la stratégie d’Alexandre dans un ensemble d’opérations confuses et malaisément situables géographiquement qu’Arrien décrit sans les hiérarchiser. Les épisodes suivants – révolte de Thèbes, rassemblement de Dion (curieusement noté « Dium »), bataille du Granique, prise de Sardes, conspiration d’Alexandre le Lynceste – sont traités de façon moins détaillée ; là encore, une carte eût soutenu la lecture. La notice du livre II présente l’affaire du nœud gordien, la bataille d’Issos, le siège de Tyr et celui de Gaza. P. G. s’attache à restituer intentions stratégiques, nombre et mouvements des troupes lors des batailles en confrontant minutieusement les sources. L’accent est mis sur la confrontation des sources pour tenter d’établir la « vérité des faits » (p. 4, n. 4, p. 39), jamais sur la construction littéraire d’un modèle héroïque à partir d’épisodes épiques ; la verve du récit n’apparaît pas dans le commentaire, éclipsée par la critique de la méthode.

Le style d’Arrien est assez pauvre et P. G. le qualifie justement d’« abrupt ». La syntaxe est simple, le vocabulaire répétitif, l’usage des temps peu subtil. P. G. a fait le choix d’une traduction visant « l’exactitude et non l’élégance » (p. CCXXXVII).

De fait, sa traduction suit le texte de très près, sans effet de style ; elle est parfois à la limite du registre courant, voire familier (« un bout de temps » pour χρόνον οὐκ ὀλίγον p. 68 ; « il ramène tout son monde » pour ἐπανάγει ξύμπαντας p. 61 ; « pour de [sic] leur tomber dessus » pour ἐπικεισόμενοι p. 82, etc.). Certaines expressions l’alourdissent : si le « Alors donc » initial (répété trois fois p. 63‑65) est aussi pesant que le ἔνθα δή qu’il traduit, les « Et » en début de phrase (cinq fois p. 103) sont mal venus en français, de même que le « Et alors, » initial traduisant le banal Καὶ τότε (p. 107). Quelques traductions fleuries tranchent sur cette lourdeur et surprennent le lecteur : προϊππεύοντα est rendu par « qui caracolait », ὁ φόνος ξυνέβη περὶ ταῖς πύλαις par « la tuerie eut pour théâtre les entours de la porte » (p. 98) ; καταβάλλει τὸν Μιθριδάτην devient « il lui fait mordre la poussière » (p. 84) – alors que καταβάλλει τοῦτον est rendu quatre lignes plus bas par « il abat cet ennemi ». Certains ajouts altèrent la fidélité de la traduction : « dis-je » est introduit à plusieurs reprises pour alléger une phrase longue, alors qu’aucune première personne n’apparaît dans le texte grec (p. 60, 74, 91) ; τοῦ ἔργου est glosé par « ces actes affreux » (p. 72), τὴν ἡγεμονίαν ἔχουσα par « qui avait l’honneur de marcher en avant » (p. 82). Tout cela n’a pas grande importance, mais la fréquence de ces infidélités finit par donner une fausse image du texte.

P. G. n’a pas cherché à proposer une traduction constante des termes qu’emploie Arrien. Les répétitions du grec sont effacées (par ex. p. 60) pour alléger la traduction ; elles sont pourtant parfois significatives, et jamais plus gracieuses en grec qu’en français. Les mêmes termes grecs sont traduits de façon très variable, qu’il s’agisse de termes simples ou de vocables difficiles à rendre comme la famille de νεωτερίζειν (« modifier quelque peu sa politique » p. 55 et 74, « changer l’état des choses » p. 55, « provoquer une révolution » p. 67, « la révolte » p. 68, « la félonie » puis « renverser la politique » p. 75, « s’agiter » p. 90, « se lancer dans une aventure » p. 103 et 167). Inversement, des termes différents reçoivent une même traduction à quelques lignes d’intervalle (par ex. πολλοί et οὐκ ὀλίγοι, tous deux traduits par « beaucoup » p. 67, ou καταβαλών et κατερήριπτο tous deux traduits par « abattre » p. 91). Ce manque d’attention à la lettre du texte est évidemment dommageable en ce qu’il empêche le lecteur de se faire une idée du style et du vocabulaire d’Arrien.

Pour l’emploi des temps, on ne peut qu’approuver le respect avec lequel P. G. passe du passé simple au présent historique, glissement dont Arrien use et abuse pour donner vie aux déplacements d’Alexandre aussi bien qu’aux récits de bataille : le procédé est si répétitif qu’il en devient pesant, ce que la traduction rend fidèlement. On ne saurait en revanche traduire systématiquement les imparfaits grecs par des imparfaits français : la valeur durative ou itérative du temps français ne peut rendre l’aspect inchoatif ou conatif qu’ont souvent les imparfaits d’Arrien (« Une fois cela accompli, il prenait le chemin de la Carie », p. 93, valeur inchoative : il se mit en route ; « c’est alors que <les vainqueurs> massacraient les Thébains », p. 71, valeur inchoative : entreprirent de massacrer ; « Eux, pris de court, se rangeaient en bataille », p. 58, valeur conative : s’efforcèrent de se ranger). L’usage impropre d’un imparfait calqué sur le grec grève souvent le récit.

La traduction a visiblement été réalisée rapidement : le parti pris de fidélité est souvent pris en faute, le style est inégal et les formulations parfois étranges. Si le style d’Arrien gagnait à la traduction de P. Savinel, il perd à celle de P. G.

Le commentaire du texte ne doit pas être cherché dans les notes qui le suivent, fort réduites, mais dans les notices de chaque livre. Les références données dans les notes de fin sont majoritairement celles des passages parallèles des auteurs anciens ; les renvois au commentaire de Bosworth, aux ouvrages de Hammond et à H. Berve[7] sont très présents, au détriment du reste d’une bibliographie éludée (5 références dans les notes 200 à 406 du livre I). Dans les notes comme dans l’introduction et les notices, le système de renvois bibliographiques par o. c. sans numéro de page pour les œuvres non citées dans la bibliographie contraint souvent à scruter plus d’une dizaine de pages pour trouver l’ouvrage mentionné (par ex. « Mederer, o. c. (1936) » cité à la n. 97, p. 130, renvoie à la note 29, p. 119) ; il est incommode et souvent fautif. Dans la n. 27 de la notice (p. XVIII), « Tonnet, o. c. » ne renvoie pas à une précédente note mais à la bibliographie ; « Hammond (1988) », cité n. 34 (p. 196), 41 (p. 197), etc., ne figure pas dans la bibliographie, non plus que le « Hammond (1998) » des n. 38 (p. 196), 40 (p. 197), etc. ; le commentaire de Bosworth est prêté à Hammond n. 285 (p. 216) ; la récurrence de ces renvois fautifs décourage le lecteur.

Les notes contiennent surtout des comparaisons avec les autres sources littéraires portant sur les personnages, les lieux et le déroulement des batailles, en particulier sur les données chiffrées. Certaines émettent des jugements sévères (n. 2, p. 193 : « Cette remarque à l’égard de ses prédécesseurs est à la fois injustifiée et déplaisante. Arrien étale ici son autosatisfaction ») et n’apportent pas grande information au lecteur (n. 58, p. 198 : « on aimerait connaître le nombre exact des taxeis » ; n. 130 p. 204 : « on aimerait des exemples précis » ; n. 402, p. 224 : « Il est difficile d’être plus imprécis » ; etc.). À peu d’exceptions près, P. G. ne mentionne pas les publications archéologiques décrivant les sites évoqués par le texte. Contrairement à ce qu’annonçait la notice, les notes grammaticales sont rares, ainsi que les notes portant sur l’établissement du texte. En écrivant (n. 244, p. 213) que « si Arrien avait été un véritable historien, il aurait profité de son long séjour à Athènes pour rechercher le marbre authentique, en vérifier le texte, etc. », P. G. décrit la méthode d’un épigraphiste contemporain : le but d’un commentaire historique n’est-il pas plutôt de mettre en lumière la démarche d’Arrien, plutôt que de lui dénier la qualité d’historien au nom de valeurs anachroniques ?

On touche là à la principale limite de cette étude. P. G. applique à Arrien une conception moderne de l’historiographie fondée sur l’exhaustivité et sur la neutralité – probablement illusoires au demeurant – d’une écriture historique qui ne devrait s’attacher qu’à « l’établissement des faits » (p. CXXIV) : « Arrien ignorait tout des règles de la ‘science historique’, telles qu’elles seront élaborées au XIXe s. », de sorte que « sa ‘méthode’ laisse à désirer » (p. CXXVI). P. G. traite donc avec hauteur ce qui dans le récit d’Arrien ne correspond pas à cet idéal : les jugements qu’Arrien porte sur son héros « peuvent agacer les historiens modernes » (ibid.) ; la comparaison des malheurs de Thèbes avec les grands désastres de l’histoire grecque (I, 9) « n’est pas exactement ce que nous attendons d’un historien » (p. 28). P. G. reproche à Arrien les manques dans le récit (p. 16), le choix des données qu’il transmet (p. CXLVI), son intérêt pour les prodiges (p. 42 : « on aimerait savoir de quelle source il avait tiré ces absurdités » ; p. 51 : « il est consternant qu’il consacre trois paragraphes au gazouillis d’une hirondelle au lieu d’essayer de tirer au clair les mobiles des uns et des autres »). Jauger Arrien à l’aune de critères contemporains n’est probablement pas la meilleure façon de tirer tout le profit possible d’une œuvre composée dans un contexte et selon des modèles historiographiques complètement différents des nôtres. Les dimensions morale, religieuse et spectaculaire, le goût pour les anecdotes qui lient l’histoire à l’émergence du roman, une utilisation spécifique de la rhétorique, tout cela est à prendre en compte pour définir la place d’Arrien dans le courant historiographique impérial. Des historiens d’Alexandre dont nous avons conservé les œuvres, Arrien est le seul à avoir une expérience militaire et politique ; il connaît bien l’Asie Mineure, s’intéresse à la stratégie et ses descriptions de combats sont précises, variées et vivantes ; son récit est plein de détails, de suspense et de rebondissements qui lui donnent une animation dont manquent les autres relations que nous avons conservées. Son texte mériterait assurément une approche plus attentive aux mérites narratifs de l’œuvre.

On ne peut éviter pour finir de relever la négligence formelle du volume. Les erreurs dans les références et le manque d’uniformisation de la traduction témoignent d’une insuffisance de relecture que l’orthotypographie manifeste désagréablement. Aux nombreuses erreurs ponctuelles (oublis de mots, fautes d’orthographe ou de syntaxe, erreurs de ponctuation) s’ajoutent des incorrections récurrentes : majuscule systématique aux adjectifs ethnonymes, traits d’union souvent manquants (« Pont Euxin », « Quinte Curce » aléatoirement avec ou sans trait d’union, « sur le champ », « eux mêmes », etc.), points en haut en début de ligne dans le texte grec, etc. L’abus des majuscules conceptuelles (l’Éloge, le Bien, la Gloire, la Paix, le Monde, etc., et même « Octobre » ou « cette Universitaire », p. CLI n. 177) donne au commentaire une emphase déplacée. Trop présentes, ces négligences finissent par irriter le lecteur attentif, qui regrette que l’auteur et le réviseur scientifique n’aient pas mis la dernière main à leur ouvrage.

 

Cécile Durvye, Université d’Aix-Marseille, Centre Paul-Albert Février

Publié dans le fascicule 2 tome 124, 2022, p. 572-576.

 

[1]. Arrien, Histoire d’Alexandre. L’Anabase d’Alexandre le Grand, trad. P. Savinel, Paris 1984.

[2]. Réalisée par P.A. Brunt, 1929-1933 (2 vol.).

[3]. Flavius Arrianus, vol. I. : Alexandri Anabasis, éd. A. G. Roos, Leipzig 1907.

[4]. Recherches sur Arrien : sa personnalité et ses écrits atticistes, Amsterdam 1988.

[5]. A.B. Bosworth, A Historical Commentary on Arrian’s History of. Alexander, Vol. I. Commentary on Books I-III, Oxford 1980.

[6]. N.G.L. Hammond, Alexander the Great, King, Commander and Statesman, Park Ridge 1980. Cet ouvrage, cité vingt fois dans la Notice du livre I, est par erreur daté de 1981 dans la bibliographie.

[7]. Das Alexanderreich auf prosopographischer Grundlage, tome II, Munich 1926.